Charles Aznavour pose avec sa famille devant son étoile sur le « Walk of Fame » d’Hollywood, à Los Angeles, le 24 août. / FREDERIC J. BROWN / AFP

A 93 ans, son nom brille désormais en lettres dorées parmi une constellation d’autres stars. Le légendaire chanteur et musicien Charles Aznavour a enfin reçu, jeudi 24 août, son étoile sur le prestigieux « Walk of Fame » d’Hollywood, à Los Angeles.

« Je suis Français et Arménien, les deux sont inséparables comme le lait et le café, c’est fantastique d’avoir deux cultures », a déclaré Aznavour, en anglais, sous les « bravos ! » ou « vive la France ! ». « Le français est ma langue de travail mais ma langue familiale est toujours l’arménien », a-t-il ajouté, applaudi par une foule de plus de deux cents fans et invités devant le Pantages Theater, dédié aux comédie-musicales, où a été cimentée la 2 618e étoile de la Promenade de la célébrité.

Avec cette récompense, « je peux dire que je suis aussi un peu californien », parce que j’ai « une fille ici et mes petits-enfants », a ajouté l’artiste adulé dans le monde entier, élégant en costume bleu roi et lunettes de soleil.

C’est Baydsar Thomasian, membre de l’équipe du sénateur californien Kevin de Leon, qui représente Hollywood où vit une très large communauté arménienne, qui a pris l’initiative de demander qu’une étoile au nom d’Aznavour brille enfin sur le célèbre « Walk of Fame ». « Bien sûr, il est Français, mais nous avons le sentiment qu’il est aussi Arménien et nous voulons partager cet honneur avec le monde entier », avait-elle expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) lors des préparatifs pour la cérémonie.

« Un acteur et un chanteur extraordinaire »

Shahnourh Varinag Aznavourian, de son vrai nom, déclaré par un sondage de CNN et Time en 1998 comme le « chanteur de variété le plus important du XXe siècle », a vendu plus de 180 millions de disques et écrit 1 300 chansons dans de multiples langues, dont « She », « Hier encore » ou « Je m’voyais déjà ». Né à Paris de parents arméniens et devenu l’un des plus ardents porte-drapeaux de cette diaspora, Aznavour a accompagné au piano Edith Piaf pendant des années avant de devenir lui-même un mythe.

L’auteur-interprète de « La Bohème », « Emmenez-moi », « La Mamma » ou « Mes Emmerdes » fait partie d’une vingtaine de français ou d’artistes originaires de France honorés sur le Walk of Fame, comme Leslie Caron ou Louis Jourdan.

« Sinatra a un jour dit que chaque chanson est une pièce d’un acte avec un seul personnage. Charles est un acteur extraordinaire et un chanteur extraordinaire », a déclaré lors de la cérémonie de jeudi le réalisateur et ami d’Aznavour Peter Bogdanovich (« La dernière séance »).

Aznavour a joué dans plus de 60 films, dont « Le Tambour » de Volker Schlöndorff, (Palme D’or, Oscar du meilleur film étranger, nommé pour le César équivalent...), « Ararat » d’Atom Egoyan, « Tirez sur le pianiste » de François Truffaut ou « Paris au mois d’août » de Pierre Granier-Deferre.