Alain Juppé souhaite que ses idées perdurent au sein des Républicains
Alain Juppé souhaite que ses idées perdurent au sein des Républicains
Le Monde.fr avec AFP
Le maire de Bordeaux réunit ses soutiens et explique dans un entretien à « Sud Ouest » vouloir réaffirmer une « certaine conception de la droite ».
Alain Juppé réunit ses soutiens. Jusqu’à dimanche, vingt à trente proches de l’ancien premier ministre se réuniront dans la capitale girondine pour un rendez-vous ayant vocation à devenir annuel. L’ambition : réaffirmer une « certaine conception de la droite » et constituer « une pépinière de nouveaux talents », a expliqué le candidat malheureux à la primaire de la droite, dans un entretien publié vendredi 25 août par le quotidien Sud Ouest.
« La campagne de la primaire a créé des liens très forts entre nous. Nous avons senti le besoin de nous parler », a détaillé M. Juppé. Il a toutefois récusé l’idée de « rentrée politique », insistant sur sa volonté de ne pas se « relancer dans l’arène politique nationale ».
Un des « grands enjeux de cette rencontre », si ce n’est le principal, est de « réaffirmer » les valeurs de la droite. « Nous sommes attachés à une certaine conception de la droite. Et je souhaite que nous la définissions un peu mieux », a-t-il poursuivi, évoquant une « droite humaniste, patriote, franchement européenne, optimiste ».
La ligne rouge du Front national
Le maire de Bordeaux a aussi affiché son souhait d’« aider à constituer une pépinière de nouveaux talents » pour un « renouvellement de la classe politique ». Il a d’ailleurs mis en avant un de ses soutiens, le conseiller départemental du Finistère, Maël de Calan, 36 ans, un « type de profil qu’il faut encourager » selon lui.
Interrogé sur les divisions au sein du parti Les Républicains (LR), Alain Juppé a reconnu que, même parmi les participants à la réunion bordelaise « tous n’ont pas la même sensibilité ». « Certains se sont ralliés à Emmanuel Macron, d’autres sont restés fidèles à LR. Les réunir pour tracer des perspectives, ce n’est pas une volonté de division, mais de discussion », a-t-il insisté.
Sur l’élection à la tête du parti en décembre, le maire de Bordeaux a affirmé qu’il y « aura[it] une discussion avec les candidats à la présidence de LR pour voir comment [leurs] idées [pouvaient] être prises en compte ». Car l’enjeu pour l’ancien premier ministre est bien celui-là : que ses idées perdurent, et si possible au sein de LR. Mais s’il s’est dit ouvert à la discussion, il a aussi rappelé que le rapprochement avec le Front national constituerait une ligne rouge.
« Je ne sais pas ce qu’est le “macronisme” »
Alain Juppé, dont plusieurs proches ont rejoint l’exécutif, à commencer par le premier ministre, Edouard Philippe, a également reconnu des « points de convergences » avec Emmanuel Macron. Mais il n’a pas manqué de tacler le président : « Je ne sais pas ce qu’est le macronisme. » Faire de la politique autrement, « c’est de la communication. Les vrais problèmes sont ailleurs », a-t-il asséné.
Des premiers mois de la présidence Macron, il a tiré un bilan « contrasté ». D’un côté, il a reconnu que l’image de la France à l’étranger s’était « améliorée incontestablement ». De l’autre, il a fustigé « un grand flou artistique sur le budget 2018 » et a prévenu que « la performance économique [était] d’autant meilleure que la justice sociale [était] assurée ».
« Il y a eu beaucoup de communication. Avec la bienveillance des médias », a estimé M. Juppé. Et l’ancien premier ministre d’ironiser : « Si j’avais dit : “Je suis Jupiter”, j’en aurais pris plein la gueule… Jupiter, c’est le roi des dieux. Mitterrand, s’était borné à être dieu… »