La période estivale, marquée en formule 1 par la trêve du mois d’août, est propice aux nominations, annonces et déclarations. Petit récapitulatif, alors que les monoplaces se préparent à faire leur rentrée, dimanche 27 août, à Spa-Francorchamps (Belgique), où se court le 12e Grand Prix de la saison, avec un Hamilton qui partira en pole position.

Frédéric Vasseur, nouveau patron de Sauber F1, le 28 juillet en Hongrie. / ZSOLT CZEGLEDI / AP

  • Le Français Philippe Vasseur arrive chez Sauber

L’écurie Sauber s’est réjouie le 12 juillet de l’arrivée à sa tête du Français Philippe Vasseur. Réputé pour sa probité, l’ingénieur de formation aura mis moins de six mois pour intégrer une nouvelle équipe après sa démission surprise de chez Renault F1 en janvier. Il succède à Monisha Kaltenborn, première femme à diriger une écurie de F1, licenciée trois semaines plus tôt pour « opinions divergentes [sur] l’avenir de l’entreprise » et sur son nouveau propriétaire, Longbow Finance. En cause, la différence de traitement entre ses deux pilotes, Pascal Wehrlein, soutenu par Monisha Kaltenborn, et Marcus Ericsson, bénéficiant d’un meilleur soutien technique malgré son manque de résultats – 0 point. Vasseur a mis au passage fin au contrat avec le motoriste Honda, moins cher mais moins performant, ce qui prouve que l’écurie est prête à mettre le prix de ses ambitions.

  • Plus de courses en ville ?

Le nouveau propriétaire de la F1, Liberty Media, a lui aussi une ambition : reconquérir son public. Tout d’abord en organisant plus de courses en ville, ce que Chase Carey, président de Formula One, avait suggéré dès sa nomination. « Du point de vue des fans, le décor de ces centres-villes peut créer des images de télévision et des photos percutantes », a détaillé à l’AFP le directeur des opérations commerciales, Sean Bratches, à Shanghai, le 22 août. Sur 20 Grands Prix, 5 se courent actuellement en circuit urbain, à Melbourne, Monaco, Montréal, Bakou et Singapour.

Ensuite, en découpant la saison en trois tiers géographiques (Asie, Europe, Amérique), ce qui éviterait les allers-retours en cours de calendrier pour le plus grand bonheur des sponsors, écuries et organisateurs. A plus long terme, le nombre de courses annuelles serait porté à 25. En attendant, Sean Bratches a annoncé la signature d’un accord de principe pour pérenniser le Grand Prix de Chine à compter de 2018 « d’ici la fin du mois prochain ». Quant à celui de Singapour, des discussions sont en cours.

La McLaren de Fernando Alonso, le 25 août lors de la deuxième séance d’essais, qui s’est terminée sous des trombes d’eau à Spa-Francorchamps (Belgique). / EMMANUEL DUNAND / AFP

  • Honda patine

Dire que le motoriste Honda est en difficulté relève de l’euphémisme. Chez Sauber, donc, mais surtout chez McLaren, où évolue le double champion du monde espagnol Fernando Alonso. En finissant 6e du Grand Prix de Hongrie, fin juillet devant 200 000 spectateurs, il réalise son meilleur résultat après… six abandons sur problèmes mécaniques. Quinzième, il totalise 10 points à l’entame de la deuxième mi-temps du championnat. Verre à moitié vide ou à moitié plein. L’on peut y voir une progression, malgré tout.

  • Vandoorne à domicile

McLaren toujours, où le rookie Stoffel Vandoorne n’a pas hésité à prolonger son contrat pour 2018. Fidèle à la team britannique depuis 2013, malgré les sollicitations, notamment de Red Bull en 2014. « C’est bon de voir que l’équipe est à 100 % derrière moi », a déclaré le jeune pilote belge lors de la conférence de presse du 24 août à Spa-Francorchamps, avant de courir son premier Grand Prix à domicile le 27 août.

De gauche à droite, les pilotes Max Verstappen, Stoffel Vandoorne et Esteban Ocon, lors de la conférence de presse, le 24 août à Spa. / GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP

  • Verstappen ronge son frein

Tout va très vite en F1. En dix-huit mois, l’ex- « pilote sans permis » Max Verstappen est passé au rang de vieux briscard. Piqué au vif lorsqu’on lui fait remarquer qu’il joue plutôt la seconde moitié du tableau cette année, il réplique par un choix agressif de pneumatiques, essentiellement des super-tendres, pour courir dimanche à Spa, où ce Néerlandais, certes né en Belgique, a plus de fans que le vrai Belge au départ, Stoffel Vandoorne. Verstappen ne croit toutefois pas au miracle. Le tracé de Spa, classique et rapide, favorise la puissance, ce qui n’est pas le point fort de son moteur Renault, même dans sa nouvelle version inaugurée ce week-end. L’enjeu va au-delà. Max Verstappen a toujours dit qu’il restera chez Red Bull à l’issue de son contrat, fin 2018, à condition que l’écurie lui fournisse une voiture compétitive.

Le pilote Kimi Räikkönen, prolongé chez Ferrari jusqu’en 2018, esquisse un sourire, le 24 août à Spa (Belgique). / GEERT VANDEN WIJNGAERT / AP

  • Räikkönen motivé

Kimi Räikkönen, qui vient d’être prolongé chez Ferrari jusqu’en 2018 - tout comme son coéquipier Sebastian Vettel, lui jusqu’en 2020 - arrive motivé. Si le Finlandais âgé de 37 ans n’a pas gagné depuis la course d’ouverture de 2013, ce sont les consignes de course de Ferrari favorisant son coéquipier Sebastian Vettel qui l’ont empêché de l’emporter à Monaco et en Hongrie cette saison. De plus, sa performance en Hongrie, avec sa conduite défensive sous la pression des Mercedes de Lewis Hamilton et Valtteri Bottas, a vraisemblablement été décisive. Quatre des 20 victoires de Räikkönen sont venues au circuit du Spa.

Le charismatique pilote Mercedes Lewis Hamilton, le 25 août à Spa. / EMMANUEL DUNAND / AFP

  • Hamilton-Bottas, meilleurs coéquipiers du monde ?

Le Finlandais Valtteri Bottas, désigné au pied levé fin 2016 pour suppléer le retraité Nico Rosberg au côté de Lewis Hamilton, s’est depuis révélé fiable – première victoire en Russie, puis en Autriche – et bon camarade. Une révolution chez Mercedes ! A l’image du Grand Prix de Hongrie du 30 juillet, où, pour respecter sa promesse, Lewis Hamilton a « rendu » sa 3e place à Valtteri Bottas après avoir échoué à dépasser la Ferrari. Un comportement tout britannique alors que la star des réseaux sociaux vient de signer, à la veille de son 200e Grand Prix, la 68e pole position de sa carrière, égalant le record de l’Allemand Michael Schumacher.

  • Le fils de Schumacher en piste

Le 30 août 1992, Michaël Schumacher remportait justement à Spa son premier Grand Prix en Formule 1, sous la pluie, devant Nigel Mansell (Williams-Renault) et Ricardo Patrese (Williams-Renault). Vingt-cinq ans plus tard, son fils Mick effectuera dimanche un tour d’honneur pour lui rendre hommage, dans la Benneton qui lui a permis de décrocher son premier titre mondial en 1994. « Il n’y avait aucun doute dans mon esprit, je voulais le faire », a expliqué le jeune homme de 18 ans, qui court actuellement en Formule 3. Depuis sa chute à skis dans la station de Méribel fin décembre 2013, le septuple champion âgé de 48 ans n’est jamais reparu en public et poursuit officiellement sa rééducation dans sa villa de Gland en Suisse.

F1 2017 : MODE CARRIÈRE FR #1 - Les débuts !
Durée : 39:55

  • Un championnat du monde de F1 en eSport

La Formule 1 crée un championnat du monde eSports Series, dans la foulée de la sortie officielle du jeu vidéo F1 2017 le 25 août. « Ce lancement présente une opportunité incroyable pour notre business : stratégiquement et dans la manière d’engager les fans », commente, pragmatique, Sean Bratches. Un système de qualifications, organisé en septembre, doit qualifier les 40 pilotes-joueurs les plus rapides. Ces derniers s’affronteront en demi-finales à la Gfinity Arena de Londres, les 10 et 11 octobre, pour n’en retenir que 20, qui disputeront la finale à Abou Dhabi, en marge du dernier Grand Prix de F1 du 26 novembre. Une initiative particulièrement saluée par les pilotes Esteban Ocon et Stoffel Vandoorne, grands joueurs eux-mêmes.