La fillette a disparu alors qu’elle participait à un mariage dans le nord de l’Isère, dans la nuit de samedi à dimanche. / PHILIPPE DESMAZES / AFP

Plus de quarante-huit heures après la disparition de la petite Maëlys dans l’Isère, les enquêteurs n’écartent plus « la piste criminelle », mardi 29 août, tandis que les recherches s’intensifient et que des dizaines d’auditions se poursuivent. Une enquête pour enlèvement a été ouverte lundi.

« Au regard du temps écoulé depuis la disparition de la jeune Maëlys et au regard des moyens malheureusement vainement déployés pour la retrouver, la piste criminelle, à ce stade, n’est plus écartée », a expliqué Dietlind Baudoin, la procureure de la République de Bourgoin-Jallieu, dans l’Isère, lors d’une conférence de presse. Elle a toutefois précisé que cette piste n’était pas privilégiée pour autant.

« On n’écarte pas la thèse accidentelle (…), mais on élargit sur une thèse potentiellement délictuelle ou criminelle », a détaillé la magistrate, évacuant « a priori, après un tel délai », la piste de la fugue. « Ce qui compte, c’est d’avoir un maximum de chances de retrouver Maëlys dans les plus brefs délais. Donc à partir de là, on explore toutes les pistes possibles, aussi minces et aussi fines soient-elles », a-t-elle expliqué.

Maëlys de Araujo, 9 ans, a été vue pour la dernière fois dimanche vers 3 heures du matin. Elle participait à un mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin, dans le nord de l’Isère, avec ses parents et d’autres membres de sa famille. Ils l’ont cherchée pendant une heure avant d’alerter les gendarmes.

Les recherches s’intensifient

Le colonel Yves Marzian, commandant du groupement de gendarmerie de l’Isère, a précisé que les recherches continuaient, s’élargissaient et s’approfondissaient sur des sites déjà fouillés « pour certains dans la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche, et qui doivent, pour un certain nombre d’éléments, se refaire ».

Depuis dimanche, une centaine de gendarmes (dont des plongeurs, des spéléologues et des maîtres-chiens), soutenus par des sapeurs-pompiers et des pompiers volontaires, sont à la recherche de l’enfant. Ils ont notamment effectué des battues autour de la salle des fêtes, située dans un « environnement fortement boisé avec une végétation très dense », selon le parquet.

Utilisés à plusieurs reprises, les chiens pisteurs ont « marqué au même endroit », sur le parking, selon les gendarmes. « L’une des hypothèses, c’est peut-être éventuellement le départ en véhicule de la petite Maëlys, d’une manière ou d’une autre », a ajouté le colonel Marzian.

Un hélicoptère de la gendarmerie a également été mobilisé, ainsi que la brigade nautique d’Aix-les-Bains, en Savoie, qui a sondé la rivière Guiers, à proximité. Des plongeurs continuaient de l’inspecter mardi, selon des journalistes de l’Agence France-Presse.

250 personnes auditionnées

Selon l’appel à témoin et la photographie diffusés depuis dimanche soir, la fillette d’1,30 mètres et de 28 kilos, la peau mate, les yeux marron et les cheveux châtains, portait une robe sans manches et des nu-pieds blancs.

Jusqu’à présent, 140 des 180 personnes qui participaient au mariage ont été entendues. Les auditions, qui doivent encore se poursuivre, concernaient aussi les convives de deux autres fêtes dans la même commune, soit 250 personnes au total. Une perquisition a été réalisée au domicile du gardien de la salle, parmi d’autres investigations effectuées par les gendarmes.

Les parents de Maëlys et leurs deux filles sont installés depuis deux ans et demi dans le village de Mignovillard (Jura), près de la frontière suisse. Ils vivaient auparavant aux Abrets-en-Dauphiné, proche de Pont-de-Beauvoisin.

L’affaire a été confiée à la section de recherches de Grenoble, la compagnie et la brigade de recherches de la Tour-du-Pin et la brigade territoriale de Pont-de-Bonvoisin.