Jean Messiha n’interviendra finalement pas sur Europe 1 à la rentrée. Comme une dizaine de figures politiques, ce cadre du Front national avait annoncé qu’il se reconvertirait (partiellement) dans les médias. Mais la direction d’Europe 1 en a décidé autrement et a annoncé, mardi 29 août, que le coordinateur du projet présidentiel de Marine Le Pen pendant la campagne ne participerait pas à l’émission « Hondelatte raconte ».

« C’est un quiproquo », estime Frédéric Schlesinger, vice-PDG de la radio, interrogé par l’Agence France-Presse. « Il avait été question qu’il fasse partie d’un groupe d’invités récurrents » dans l’émission de M. Hondelatte, confirme-t-il. Mais après des échanges avec Christophe Hondelatte, et au vu notamment de certains tweets publiés par M. Messiha, « j’ai décidé qu’il ne serait pas invité ».

Violentes critiques du FN

L’idée que le frontiste soit invité régulier sur l’antenne d’Europe 1 avait déclenché des remous sur les réseaux sociaux, et une pétition avait été lancée pour appeler la station à revoir sa décision.

L’annonce de l’éviction de M. Messiha, consécutive à ces critiques, a provoqué l’ire de l’extrême droite sur les réseaux sociaux. Militants, mais aussi cadres du FN, ont fustigé la décision d’Europe 1 sous la bannière « #E1CensureMessiha ». Sur Twitter, l’intéressé a dénoncé « l’inacceptable », estimant que « tous peuvent parler sauf nous ».

Marine Le Pen lui a rapidement emboîté le pas, accablant une « presse [qui] a visiblement un problème avec le pluralisme que suppose la démocratie ». L’ancien directeur de campagne de la candidate frontiste à l’élection présidentielle, le sénateur David Rachline, a, quant à lui, attaqué le « sectarisme » de « certains médias ».

Jean Messiha avait fait savoir dans un entretien au Point mis en ligne mardi que M. Hondelatte lui avait proposé d’intervenir une fois par mois dans son émission et qu’il ne s’y exprimerait pas « en tant que frontiste » mais pour « exposer [son] parcours et [ses] idées ».

Il juge notamment l’islam incompatible avec la République. Il est également adepte de la théorie du « grand remplacement », selon laquelle la population « française de souche » serait progressivement « remplacée » par une population musulmane venue, notamment, d’Afrique du Nord ou d’Afrique subsaharienne.