Asile au Canada pour une trentaine d’homosexuels tchétchènes
Asile au Canada pour une trentaine d’homosexuels tchétchènes
Le Monde.fr avec AFP
Le programme avait été gardé secret pendant plusieurs mois. Cette initiative pourrait envenimer les relations déjà tendues entre la Russie et le Canada.
Une trentaine d’homosexuels tchétchènes, victimes de persécutions dans leur pays, ont pu trouver refuge au Canada grâce à un partenariat discret entre une ONG canadienne et le gouvernement d’Ottawa, a annoncé l’ONG Rainbow Railroad, un organisme fondé en 2006, qui s’est donné pour but d’aider les personnes LGBT à fuir les persécutions perpétrées par des Etats.
Kimahli Powell, directeur exécutif de l’ONG basée à Toronto, a indiqué dans un message vendredi 1er septembre sur sa page Facebook que son organisme avait pu aider 31 personnes LGBTQ à quitter la Russie et à bénéficier de l’asile au Canada. « Nous avons travaillé avec le gouvernement canadien à un programme qui a permis l’entrée de Tchétchènes LGBTQ dans le pays », a-t-il précisé à la chaîne publique CBC, en soulignant que le gouvernement canadien avait joué un « rôle majeur ».
« Le Canada a secrètement donné l’asile à des Tchétchènes homosexuels », écrivait samedi le quotidien The Globe and Mail, en notant que cette initiative pourrait « envenimer les relations déjà tendues entre la Russie et le Canada ».
Trudeau assume son soutien
« Le Canada est fier de défendre les droits (de l’homme). Les droits des LGBTQ, ici et dans le monde, sont très importants pour nous », a déclaré samedi le premier ministre Justin Trudeau, en réponse à une question sur cette information au cours d’un point de presse dans le territoire du Yukon.
« Le Canada continuera à défendre les droits et à protéger les personnes vulnérables dans le monde. »
Le Globe and Mail indique que la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, qui a été correspondante de presse en Russie, a joué un rôle important dans cette opération. Elle avait condamné en avril les persécutions en Tchétchénie, estimant dans un communiqué que les informations « récentes et continues concernant les persécutions envers les hommes homosexuels et bisexuels en Tchétchénie témoignent d’une situation répréhensible ». Le programme avait été gardé secret pendant plusieurs mois.
M. Powell a expliqué au Globe avoir décidé de rendre publique l’arrivée des réfugiés tchétchènes, car ceux qui souhaitaient venir au Canada y sont arrivés. Il faut maintenant s’occuper de leur installation et de leur intégration dans le pays, ce qui nécessite d’en parler, a-t-il fait valoir.