Kurdistan irakien : la Cour suprême ordonne la suspension du référendum d’indépendance
Kurdistan irakien : la Cour suprême ordonne la suspension du référendum d’indépendance
Le Monde.fr avec AFP
La juridiction demande un délai afin d’examiner la constitutionnalité du vote. De son côté, le gouvernement britannique tente de convaincre les responsables kurdes d’abandonner leurs velléités d’indépendance.
Vue du Parlement de la région autonome kurde en Irak, à Erbil, le 15 septembre 2017. / SAFIN HAMED / AFP
La Cour suprême irakienne a ordonné lundi 18 septembre la suspension du référendum d’indépendance prévu le 25 septembre dans le Kurdistan irakien. La suspension court « jusqu’à ce qu’elle examine les plaintes qu’elle a reçues, affirmant que cette consultation est anticonstitutionnelle », a-t-elle affirmé.
La plus haute instance judiciaire du pays a pris cette décision après s’être réunie au complet lundi et avoir passé en revue les requêtes pour arrêter le référendum au Kurdistan et dans les régions, précise le communiqué.
La requête en inconstitutionnalité a été soumise par le premier ministre, Haïder Al-Abadi, a déclaré son bureau. Au moins huit députés chiites et turkmènes, une minorité notamment présente dans la province disputée de Kirkouk, au nord de Bagdad, ont aussi déposé des plaintes contre ce référendum, selon une source au Parlement citée par l’Agence France-Presse.
Pressions britanniques
Par ailleurs, le ministre de la défense britannique, Michael Falon, a affirmé lundi à Bagdad qu’il tenterait de convaincre le président kurde de renoncer à ce référendum :
« Je serai cet après-midi à Erbil pour dire à Massoud Barzani [le président de cette région autonome] que nous ne soutenons pas le référendum kurde. Nous sommes attachés à l’intégrité de l’Irak et travaillons avec l’ONU à des alternatives au référendum. »
Les Kurdes d’Irak doivent se prononcer sur l’indépendance de la région, située dans le nord du pays, un scrutin que les autorités de Bagdad ne reconnaissent pas. Seul Israël a dit soutenir l’indépendance du Kurdistan. Les pays voisins, Washington et d’autres plaident pour que la région, autonome depuis 1991, règle ses différends avec Bagdad sans découper l’Irak, où les djihadistes tiennent encore deux fiefs.
L’ONU a présenté des « alternatives » à M. Barzani, qui jusqu’ici semble décidé à maintenir la pression pour renforcer sa position face à Bagdad mais aussi à ses opposants. Le président kurde a souligné que ce résultat ne mènerait pas à une déclaration d’indépendance immédiate mais plutôt au début de « discussions sérieuses avec Bagdad », dans le but de « régler tous les problèmes ».