Trump s’en prend au « leadership » des autorités locales de Porto Rico
Trump s’en prend au « leadership » des autorités locales de Porto Rico
Le Monde.fr avec AFP et AP
Pour le président américain, la lenteur et le manque de coordination des premiers secours après le passage de l’ouragan Maria n’est pas la faute des services fédéraux.
HECTOR RETAMAL / AFP
Le président américain Donald Trump a mis en cause, par une série de tweets publiés samedi 30 septembre, les autorités locales de Porto Rico, et en particulier la maire de la capitale, San Juan, d’être responsables du manque de coordination et de l’inefficacité des secours, neuf jours après le passage de l’ouragan Maria.
Alors que son administration est accusée de lenteur et de négligence, Donald Trump a rejeté la faute sur les Portoricains, « incapables de mettre leurs employés au travail pour aider » à la reconstruction.
« Ils veulent que l’on fasse tout pour eux, alors que ce devrait être un effort de toute la communauté. Dix mille employés fédéraux en ce moment sur l’île font un travail fantastique », a écrit le président américain. Il s’en est pris directement à la maire de San Juan, Carmen Yulin Cruz, et à son « médiocre leadership ». Il l’a accusée de suivre la ligne des « démocrates qui lui ont dit d’être désagréable avec Trump ».
Alors que plusieurs membres de l’administration fédérale saluaient le « succès » de la gestion des premiers secours, Mme Cruz a fait le tour des plateaux télévisés pour démentir fermement cette affirmation.
Mayor: Dammit, this is not a good news story
Durée : 01:26
« C’est peut-être une histoire de succès de là où elle est », a-t-elle dit par exemple sur CNN, où elle portait un tee-shirt avec l’inscription « Aidez-nous. Nous sommes en train de mourir ».
« Quand vous buvez l’eau d’une rivière (…), quand vous n’avez pas de nourriture pour votre bébé, ce n’est pas une histoire de succès (…). C’est une histoire de gens qui meurent. »
Elle a ajouté, lors d’une conférence de presse samedi :
« Je ne peux pas comprendre que la plus grande nation du monde ne puisse pas organiser la logistique pour une petite île. J’en ai assez d’être polie. J’en ai assez d’être politiquement correcte. Je suis folle de rage. »
Sur cette île de 3,4 millions d’habitants, où les citoyens ont la nationalité américaine, Maria a causé des dégâts immenses sur les infrastructures, avec notamment l’eau, l’électricité et les télécommunications totalement coupées pendant plusieurs jours. Seuls 4,5 % du réseau électrique était en état de marche ce week-end, et la moitié de la population a accès à l’eau courante. Au moins 16 personnes ont été tuées dans la catastrophe naturelle, selon l’Agence fédérale de secours (FEMA) et 10 000 sont encore sans abris et seuls une cinquantaine d’hôpitaux fonctionnent sur l’île.
A Porto Rico, après le passage de Maria, l’aide se fait encore attendre
Le gouvernement a levé des restrictions sur l’acheminement maritime des secours qui doit permettre d’accélérer les opérations. Près de 4 500 soldats ont été déployés, ainsi que des hélicoptères et des hôpitaux mobiles.
L’acheminement de l’aide et les opérations de déblaiement des routes se poursuivaient pour désenclaver la région montagneuse du centre de l’île. En quelques mois, les Etats-Unis ont dû faire face aux dégâts de trois ouragans majeurs à Porto Rico, en Floride et au Texas.
Le président américain était, samedi, dans son club de golf de Bedminster dans le New Jersey. Il doit se rendre sur l’île le 3 octobre.