En Espagne, des files d’attente se forment pour le référendum en Catalogne
En Espagne, des files d’attente se forment pour le référendum en Catalogne
Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Des centaines de personnes sont déjà massées devant les bureaux de vote. Le scrutin interdit doit débuter à 9 heures, mais Madrid a promis d’empêcher sa tenue.
Des gens se rassemblent devant une école transformée en bureau de vote, à Barcelone, en Espagne, tôt dimanche 1er octobre. / Bob Edme / AP
Jour J pour le bras de fer du référendum interdit en Catalogne. Des centaines de personnes ont commencé à se masser pacifiquement devant les bureaux de vote, dimanche 1er octobre dès l’aube, pour participer à un référendum d’autodétermination illégal que Madrid a promis d’empêcher, le plus grand défi pour le pouvoir central depuis 40 ans.
Le vote est censé débuter à 9 heures mais le gouvernement espagnol s’est dit déterminé à empêcher cette consultation. Les indépendantistes ont prévu d’organiser le vote dans toutes sortes d’endroits plus ou moins accessibles : des établissements scolaires, couvent, centres de santé, maisons de retraites, musées...
La police catalane avait pour consigne de se rendre au plus tard à 6 heures du matin dans ces centres pour inviter les manifestants à en sortir s’il les occupent et à en barrer l’accès. Les policiers ont reçu l’ordre d’agir avec une grande délicatesse, afin d’éviter des débordements.
Absence de consensus
Le 6 septembre, les indépendantistes avaient convoqué le référendum malgré l’interdiction de la Cour constitutionnelle et l’absence de consensus au sein de la société catalane. La région est divisée presque à parts égales sur l’indépendance, mais souhaite majoritairement, à plus de 70 %, un référendum légal et accordé avec l’Etat. Une poussée indépendantiste prend de l’ampleur depuis plusieurs années dans cette puissante région autonome du nord-est de l’Espagne, sur fond de dialogue de sourd avec Madrid.
Depuis le 6 septembre ni les poursuites judiciaires ni les arrestations ou perquisitions n’ont dissuadé les séparatistes de cette région où vivent 16 % des habitants du pays d’organiser le scrutin interdit.
Les conséquences d’une sécession de cette région, qui compte pour 19 % du PIB du pays, au cœur de l’Europe, grande comme la Belgique, sont incalculables, comme celles du Brexit déclenché lui aussi par un référendum, en juin 2016.