La CGT est la seule grande centrale à s’être jusqu’ici mobilisée contre la réforme du code du travail avec un succès mitigé. Ici son secrétaire général Philippe Martinez. / DAMIEN MEYER / AFP

L’intersyndicale de lundi 9 octobre n’aura finalement débouché qu’à l’appel à la mobilisation d’un seul syndicat. La CGT, contrairement aux autres centrales, a appelé à une nouvelle journée de manifestation contre les réformes sociales du gouvernement en général, jeudi 19 octobre.

« On continue le processus de lutte contre les ordonnances », a déclaré Fabrice Angéi, membre du bureau confédéral de la CGT, seule grande centrale à s’être jusqu’ici mobilisée contre la réforme du code du travail, avec un succès mitigé. « Le mot d’ordre du 19, c’est aussi l’attaque sur la protection sociale, sur les réformes fiscales en cours, la question du service public avec les emplois aidés », a-t-il résumé.

Il a en outre dit souhaiter un mouvement « le plus unitaire possible pour la mi-novembre » contre les réformes du gouvernement

La CGT, la CFDT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, Solidaires, l’UNSA, la FSU et des organisations de jeunesse se sont retrouvées pendant deux heures au siège de la CGT, à Montreuil, pour la première réunion intersyndicale depuis le début du quinquennat.

Pour la CGT, à l’origine de la rencontre, « l’un des objectifs principaux » était d’« organiser une grande journée unitaire pour faire converger tous les mécontentements », a résumé son secrétaire général, Philippe Martinez. Mais les syndicats ont constaté l’absence de « vision commune » des actions à mener pour peser sur les réformes et se reverront le 24 octobre, a annoncé Véronique Descacq, de la CFDT.

Des « divergences »

« On a convenu une prochaine rencontre, une fois que chaque organisation aura rencontré le président de la République d’une part et le premier ministre d’autre part, dans l’espoir d’en savoir plus sur les intentions du gouvernement », a expliqué Mme Descacq.

« On est tous d’accord pour dire qu’il y a de l’inquiétude sur ce qui va être fait en termes de formation professionnelle et d’assurance chômage, qu’il y a beaucoup d’incertitudes », a ajouté Mme Descacq.

Emmanuel Macron a prévu de rencontrer les responsables patronaux et syndicaux jeudi et vendredi pour évoquer les réformes à venir (assurance chômage, formation professionnelle, apprentissage). Selon Fabrice Angéi, mis à part la CGT, les syndicats ont jugé « prématuré » de lancer un appel à une journée de mobilisation dès ce lundi.

Pascal Pavageau, de Force ouvrière, a en effet relevé des « divergences » lors de la réunion, mais il estime que le rendez-vous du 24 octobre pourrait aboutir à un appel à la mobilisation en novembre. Il n’a pas précisé si son syndicat, qui, poussé par la base, prévoit de manifester contre les ordonnances, s’associerait à l’appel de la CGT.

Quant à la CFE-CGC, très remontée contre les ordonnances et qui appelle à une mobilisation unitaire depuis quelques semaines, elle se veut optimiste quant à l’issue de la prochaine intersyndicale. Il « n’est pas impossible de penser qu’on arrive un jour à une unité à la prochaine date du 24. Ce sera de toute façon à l’ordre du jour ».