Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, est arrivé, mardi 24 octobre dans l’après-midi, à Bangui, en Centrafrique, pour sa première visite d’une opération de maintien de la paix depuis sa prise de fonctions, en janvier, a rapporté un journaliste de l’AFP. Cette arrivée coïncide avec la « journée des Nations unies » proclamée en 1947 et qui marque l’entrée en vigueur de la charte de l’ONU. Malgré de fortes pluies, une foule de Centrafricains s’était massée pour l’accueillir sur la route qui mène à l’aéroport, au nord de la capitale centrafricaine.

Le patron de l’ONU, en Centrafrique pendant quatre jours, se rendra mercredi pour quelques heures à Bangassou (sud-est), dans une région théâtre de massacres à répétition, ces dernières semaines, qui ont fait des dizaines de morts, selon des bilans provisoires.

Il y rendra hommage aux six casques bleus décédés en mai dans la zone, alors que la ville de Bangassou est sous le contrôle depuis mai des milices anti-balaka, qui prétendent défendre les chrétiens et affrontent dans les localités environnantes des groupes armés peuls et/ou issus de l’ex-coalition Séléka, à dominante musulmane. M. Guterres s’entretiendra avec des éléments des contingents gabonais et marocain présents sur place et se rendra dans le camp de déplacés de la ville, protégés par les casques bleus.

Agressions sexuelles

A son retour à Bangui, le secrétaire général doit rencontrer des victimes d’abus sexuels et leurs familles, tandis que les accusations d’agressions de casques bleus sur la population civile se sont multipliées ces derniers mois. Il sera accompagné de Jane Connors, avocate des droits des victimes de l’ONU.

En politique interne, M. Guterres doit s’entretenir avec le chef de l’Etat, Faustin-Archange Touadéra, et avec le président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua. Les tensions sont vives entre les deux hommes, le camp du premier ayant accusé en juillet le second de fomenter une tentative de coup d’Etat.

A Bangui, il rencontrera des ONG – cibles régulières des belligérants – opérant sur le territoire, les membres de la plateforme interreligieuse centrafricaine et des cadres de la société civile. Le secrétaire général de l’ONU doit s’entretenir jeudi avec les éléments militaires de l’Union européenne qui forment l’armée nationale centrafricaine. Enfin, il se rendra au PK5, le quartier musulman de Bangui, poumon économique de la capitale et vivier de violences dans le passé.