Sur le front des négociations, les discussions semblent au point mort. Le clivage est désormais net entre les élus, d’une part, qui souhaitent engager sans tarder les travaux avec les émissaires du gouvernement restés sur place, et, d’autre part, les représentants de l’intersyndicale et des collectifs. Dans un communiqué diffusé dimanche 19 mars, ces derniers appellent à la poursuite de la grève, au renforcement des barrages et demandent l’arrivée d’un nouvel émissaire mandaté par le gouvernement.

Dans un courrier adressé samedi aux élus – mais aussi, indirectement, à l’intersyndicale et aux collectifs –, la ministre des outre-mer, Annick Girardin, rappelle les mesures d’urgence en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration clandestine qui ont déjà été prises ainsi que les demandes complémentaires des élus, de l’intersyndicale et des collectifs qui ont été prises en compte à l’issue de la rencontre du mardi 13 mars.

Rien ne bouge

Elle y assure que « les revendications rassemblées au sein de la plate-forme des collectifs et de l’intersyndicale seront examinées et feront l’objet d’une réponse du gouvernement dans un délai d’un mois ». « Les personnes missionnées pour ce faire par la ministre des outre-mer y travailleront dans ce délai avec l’ensemble des parties prenantes », ajoute-t-elle.

Pour l’heure, rien ne bouge. Les deux missionnaires restés sur place, le préfet Jean-Jacques Brot et le général de gendarmerie Lambert Lucas – le conseiller d’Etat Jean Courtial et le contrôleur général de la police nationale Yves Jobic sont retournés en métropole –, se morfondent à la résidence du préfet. Les difficultés ne cessent de s’aggraver pour la population, menaçant de provoquer une crise économique et sanitaire. Et, malgré le renforcement ces derniers jours des opérations de police et de gendarmerie, les tensions intercommunautaires font craindre des risques de représailles.