Nouveau cafouillage des Républicains sur l’exclusion des ralliés à Macron
Nouveau cafouillage des Républicains sur l’exclusion des ralliés à Macron
Le Bureau politique a voté pour l’exclusion de cinq ministres et députés ralliés au chef de l’Etat. Mais faute de quorum suffisant, cette sanction n’est pas encore officielle.
Le ministre de l’action et des comptes publics, Gérald Darmanin, et le premier ministre Edouard Philippe, après une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, mardi 24 octobre. / ERIC FEFERBERG / AFP
Nouvel imbroglio chez Les Républicains (LR) au sujet de l’exclusion du parti des ministres et députés ralliés à Emmanuel Macron. Après un débat de près de deux heures, mardi 24 octobre, les membres présents du bureau politique de LR ont approuvé l’exclusion de quatre membres du parti - les ministres Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu ainsi que les députés « Constructifs » Franck Riester et Thierry Solère. Par ailleurs, LR, dans un communiqué, annonce « avoir pris acte du départ » du premier ministre Edouard Philippe qui ne s’est pas rendu devant la commission chargée de les auditionner.
Mais l’exclusion de ces cinq responsables n’est pas officielle. En effet, faute de quorum suffisant mardi soir – moins de la moitié des membres étaient présents –, un nouveau bureau politique doit être convoqué dans les prochains jours pour avaliser ces départs. Et cette fois-ci, le bureau politique pourra confirmer ces exclusions sans qu’un quorum soit nécessaire.
Ce feuilleton empoisonne la vie de LR depuis la nomination du gouvernement d’Edouard Philippe. Au plein cœur de l’été, le 11 juillet, au terme d’un bureau politique interminable, le principal parti d’opposition s’était contenté de trouver une solution de compromis pour décider du sort des ministres et des députés pro-Macron.
Bernard Accoyer, secrétaire général de LR, avait à l’époque annoncé la mise en place d’une « commission spéciale » pour « recueillir les explications » des membres du gouvernement Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu et des députés Thierry Solère et Franck Riester. Une façon de reporter ce dossier épineux à plus tard.
Edouard Philippe prêt à être premier ministre sans parti
Les exclusions pures et simples avaient été reportées sous la pression du président du Sénat, Gérard Larcher, qui ne voulait pas qu’une excommunication froisse les élus centristes et perturbe la campagne des sénatoriales. Les membres du gouvernement avaient tout de même été suspendus de leurs fonctions exécutives au sein du mouvement. MM. Darmanin et Lecornu avaient ainsi perdu respectivement la présidence de la fédération du Nord et le secrétariat départemental de la fédération de l’Eure. Une façon de satisfaire les membres les plus durs du bureau politique comme Daniel Fasquelle, Nadine Morano, Eric Ciotti.
Mardi 3 octobre, un nouveau bureau politique avait laissé 8 jours aux dissidents « pro-Macron » pour répondre à la convocation. Edouard Philippe n’y avait pas répondu et ne voyait aucun inconvénient à être un premier ministre sans parti. « J’aurai un engagement politique, et l’engagement politique à mon avis vaut largement l’étiquette partisane », avait ainsi déclaré le chef du gouvernement, le 9 octobre sur Europe 1.
Histoire de pousser leur ancien parti dans ses retranchements, Franck Riester et Thierry Solère avaient souhaité être entendus par Jean Leonetti. Une entrevue qui a eu lieu mardi 10 octobre. Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu ont, eux, été auditionnés par Patrick Ollier, mardi 24 octobre.