Ce qu’il faut retenir de l’enquête sur l’ingérence russe dans la campagne américaine
Ce qu’il faut retenir de l’enquête sur l’ingérence russe dans la campagne américaine
Pour la première fois dans le cadre d’une procédure fédérale, un lien a été établi entre l’équipe de campagne de Donald Trump et le gouvernement russe, soupçonné d’ingérence.
L’essentiel
Les premières poursuites sont tombées, lundi 30 octobre, dans l’enquête sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle américaine de novembre 2016.
Deux actes d’accusation ont été rendus publics.
- un premier relate que George Papadopoulos, membre de l’équipe de campagne électorale de Donald Trump, a plaidé coupable d’avoir menti, au début d’octobre, aux enquêteurs du FBI au cours de cette enquête ;
- un second annonce que le directeur de campagne électorale du président américain, Paul Manafort, ainsi que son associé Richard Gates sont poursuivis pour complot contre les Etats-Unis.
- Dans la foulée de ces révélations, la Maison Blanche a affirmé que ces poursuites n’avaient aucun lien avec la campagne de l’actuel président américain.
Un premier lien entre l’équipe de campagne de Trump et le gouvernement russe établi
Jusqu’ici l’enquête menée par le procureur spécial Robert Mueller, nommé en mai, n’avait pas établi de lien direct entre l’équipe de Donald Trump et des responsables russes durant la campagne électorale. C’est désormais chose faite avec la mise en cause lundi de George Papadopoulos.
Chargé des questions de politique étrangère auprès de M. Trump durant la campagne, M. Papadopoulos a plaidé coupable le 5 octobre d’avoir menti aux enquêteurs du FBI au sujet de sa relation avec des proches du gouvernement russe. L’une de ces personnes, présentée comme « le professeur », avait dit, en avril 2016, à M. Papadopoulos détenir de quoi « salir » la candidate démocrate Hillary Clinton grâce à des « milliers d’e-mails ».
M. Papadopoulos a, dans un premier temps, dit qu’il avait rencontré cette personne, dont l’identité n’a pas été révélée, avant de rejoindre la campagne de M. Trump. C’est sur la date de cette rencontre qu’il a, au début d’octobre, reconnu avoir menti.
La citation
« Aucune activité n’a été engagée officiellement au nom de la campagne. »
Au cours d’un point-presse à la Maison Blanche, lundi en début de soirée, Sarah Huckabee-Sanders, porte-parole de l’exécutif américain, a une nouvelle fois minimisé le rôle de M. Papadopoulos durant la campagne. Depuis que la rencontre entre l’ancien conseiller et « le professeur » a été rendue publique, l’équipe de M. Trump ne cesse de mettre en avant son rôle « extrêmement limité ».
Pourtant, quand M. Papadopoulos avait rejoint l’équipe de campagne au printemps 2016, le candidat avait salué sa venue dans le Washington Post : « Un consultant pétrole et gaz, un type excellent. »
Pour aller plus loin
Le chiffre
C’est la caution qu’a dû payer Paul Manafort pour recouvrer la liberté lundi après sa mise en cause par le procureur spécial Robert Mueller. M. Manafort, qui a plaidé non coupable des douze accusations qui le visent, a été assigné à résidence par une juge fédérale.
L’ancien directeur de campagne de M. Trump et son associé Richard Gates ont rejeté les douze chefs d’inculpation dont ils font l’objet, parmi lesquels complot contre les Etats-Unis, blanchiment, fausses déclarations et non-déclarations de comptes détenus à l’étranger, lors de cette audience publique à Washington.
Si des proches de M. Trump sont visés, ce volet de l’enquête n’a, lui, pas de lien direct avec une éventuelle interférence de la Russie dans la campagne présidentielle américaine.