Attaque à New York : ce que Trump a déjà fait pour empêcher l’entrée d’étrangers aux Etats-Unis
Attaque à New York : ce que Trump a déjà fait pour empêcher l’entrée d’étrangers aux Etats-Unis
Le Monde.fr avec AFP
A la suite de l’attaque terroriste, qui a touché New York mardi, le président américain a annoncé un renforcement des mesures de lutte contre l’immigration sur le territoire américain.
Sitôt après l’attaque terroriste à la camionnette, qui a fait huit morts à New York, mardi 31 octobre, le président américain, Donald Trump, a annoncé avoir ordonné de renforcer le programme de contrôle d’entrée des étrangers sur le territoire américain. « Je viens juste d’ordonner au [ministère] de la sécurité intérieure de renforcer notre programme de vérification déjà extrême », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
« Etre politiquement correct, c’est bien, mais pas pour cela ! », a ajouté M. Trump, qui a également lancé : « Nous ne devons pas autoriser l’EI à revenir, ou à entrer dans notre pays après l’avoir vaincu au Proche-Orient et ailleurs. Assez ! », alors qu’à ce stade, l’attaque n’a pas fait l’objet de revendication officielle.
We must not allow ISIS to return, or enter, our country after defeating them in the Middle East and elsewhere. Enough!
— realDonaldTrump (@Donald J. Trump)
M. Trump n’a pas détaillé ce en quoi devaient consister ces nouveaux contrôles.
Ces derniers mois, le président américain a multiplié les initiatives afin d’interdire l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de plusieurs pays et aux réfugiés.
- Une liste de sept pays ciblés en janvier, et premiers blocages par la justice
Un premier décret, intitulé « Protéger la nation contre l’entrée de terroristes étrangers aux Etats-Unis », a été mis en application dès sa signature, le 27 janvier.
Le texte ne mentionnait aucun pays en particulier, mais il faisait référence à une loi de 2016 qui établit une liste de « pays à risque » (« countries of concern ») : le Yémen, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et l’Irak, dans un premier temps.
Les pays visés étant de confession majoritairement musulmane, cela avait amené certains juges américains à nommer ce décret « muslim ban ».
Une semaine plus tard, son application était bloquée par un juge fédéral de Seattle. Cette décision avait ensuite été validée par une cour d’appel de San Francisco, le 9 février, poussant le président républicain à revoir sa copie.
- Nouvelle liste de pays et nouveau blocage par la justice
Plusieurs moutures du texte ont ensuite vu le jour. Dans la dernière version, le Tchad et la Corée du Nord ont été ajoutés à la liste des « pays à risques », et l’Irak et le Soudan en ont été retirés.
La Cour suprême avait finalement permis, en juin, la mise en place partielle du dernier décret, qui devait notamment laisser le temps aux responsables des services migratoires américains de revoir les procédures et les méthodes de vérifications des antécédents des voyageurs.
Mardi 17 octobre, nouveau revers judiciaire pour Donald Trump, un juge fédéral d’Hawaï a suspendu largement l’application de la dernière version de son décret anti-immigration.
- Assouplissement sur l’entrée des réfugiés
La Maison Blanche a annoncé, la semaine dernière, que les Etats-Unis allaient de nouveau accepter des réfugiés.
Cette mesure ne s’appliquera toutefois pas aux migrants venant de 11 pays qualifiés de « à haut risque », la plupart ayant des populations à majorité musulmane.
La liste n’a pas encore été détaillée par les responsables de l’administration Trump, qui ont renvoyé à une liste datant de 2015, établie sous Barack Obama. Celle-ci désignait les pays dont les ressortissants devaient faire l’objet d’une enquête plus poussée.
Selon des organisations s’occupant de réfugiés, il s’agirait de l’Egypte, l’Iran, l’Irak, la Libye, du Mali, de la Corée du Nord, la Somalie, du Soudan du Sud, du Soudan, de la Syrie et du Yémen.
- Entrée en vigueur d’un contrôle plus strict des vols à destination des Etats-Unis
Le 25 octobre, les compagnies aériennes internationales ont annoncé qu’elles allaient commencer à appliquer progressivement de nouvelles mesures de sécurité pour leurs vols vers les Etats-Unis. Avec notamment des interrogatoires plus détaillés pour les passagers.
Les autorités américaines avaient demandé des contrôles plus stricts aux compagnies, dans le cadre de la politique d’immigration appliquée par l’administration Trump.
« Il s’agit d’un interrogatoire supplémentaire des passagers qui conditionne leur accès à l’avion, à la demande des autorités américaines », avait alors expliqué Air France. Un « programme de vérification déjà extrême », selon les mots du président américain.