Fin de l’attaque de l’Etat islamique qui a fait 35 morts au Yémen
Fin de l’attaque de l’Etat islamique qui a fait 35 morts au Yémen
Le Monde.fr avec AFP
Le quartier général de la brigade criminelle de la ville d’Aden avait été assailli dimanche par des djihadistes, qui avaient ensuite pris plusieurs personnes en otages.
Les forces de sécurité yéménites ont mis fin, lundi 6 novembre, à une attaque à Aden, dans le sud du pays, revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). Elle avait été suivie d’une prise d’otages au quartier général de la brigade criminelle de la ville. Vingt-neuf membres des forces de sécurité sont morts durant les combats, ainsi que six civils, dont deux enfants.
« Les forces de sécurité ont réussi à entrer dans le bâtiment et à le nettoyer des éléments du mal et du terrorisme », a affirmé le ministère de l’intérieur dans un communiqué. Le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi a établi son siège à Aden depuis qu’il a été chassé par les rebelles de la capitale, Sanaa, à la fin de l’année 2014.
Le quartier général de la brigade criminelle d’Aden a été pris d’assaut dimanche par des djihadistes de l’EI qui ont réussi à entrer dans le bâtiment, à y mettre le feu et à prendre un nombre indéterminé d’otages, dont deux policières, qui ont été exécutées par balle.
Durant la nuit, les forces de l’ordre ont tenté à trois reprises de reprendre le bâtiment et, à chaque fois, un kamikaze s’est fait exploser, a expliqué un responsable de la sécurité. Les forces de sécurité ont finalement pu mettre fin à la prise d’otages, après qu’un quatrième kamikaze s’est fait exploser lundi.
Après des recherches, les corps de trois djihadistes criblés de balles ont été également découverts, selon le responsable. Deux autres personnes s’étaient fait exploser au début de l’assaut pour permettre à leurs complices d’entrer dans le quartier général.
Premier attentat depuis décembre 2016
Aden et le sud du Yémen sont une zone d’implantation d’Al-Qaida, qui a profité de la guerre entre les rebelles houthistes et le gouvernement pour renforcer son influence. L’EI a également fait son apparition dans le sud du Yémen après la reprise de la ville aux rebelles houthistes par les forces progouvernementales, en 2015.
Depuis, les services de sécurité ont mené une lutte sans merci contre les djihadistes à Aden, et le chef de la sécurité de la ville, le colonel Chalal Ali Al-Chaëa. On recense une dizaine de tentatives ratées pour l’éliminer au cours des six derniers mois.
Ses services ont le soutien actif des Emirats arabes unis, l’un des piliers de la coalition arabe menée par l’Arabie saoudite qui intervient militairement au Yémen depuis 2015 en soutien au président Hadi. Une force, formée et encadrée par les Emirats, a réussi ces derniers mois à chasser les combattants d’Al-Qaida des principaux centres urbains des provinces de Chabwa et d’Abyane, dans le sud. L’attaque d’Aden a d’abord été attribuée à Al-Qaida, avant d’être revendiquée par l’EI, qui perpétrait son premier attentat à Aden depuis près d’un an.