Passe d’armes virulente entre Donald Trump et les « vendus » des agences de renseignement
Passe d’armes virulente entre Donald Trump et les « vendus » des agences de renseignement
Le Monde.fr avec AFP
L’ancien directeur de la CIA John Brennan a affirmé que Donald Trump « devrait avoir honte » de son attitude.
Comment la Russie a interféré dans l’élection présidentielle américaine de 2016
Durée : 03:14
Ils seraient des « vendus », selon Donald Trump. Le torchon brûle entre le président américain et les chefs des services de renseignement, qui n’en finissent plus de s’écharper à distance au sujet de l’enquête sur des soupçons d’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine. Dimanche 12 novembre, c’est l’ancien directeur de la CIA John Brennan, qui a affirmé que Donald Trump « devrait avoir honte » de son attitude.
Samedi, après sa rencontre avec Vladimir Poutine en marge du sommet de l’Asie-Pacifique (APEC) à Danang, Donald Trump avait longuement mis en avant les dénégations de son homologue russe sur les accusations d’ingérence de Moscou dans la campagne américaine, laissant entendre qu’il le pensait sincère.
Un journaliste lui avait alors rappelé les conclusions des dix-sept agences de renseignement américaines qui ont été unanimes en janvier dernier pour conclure à une ingérence de Moscou.
« On vous dit que c’est 17 agences. Eh bien, c’est trois. L’une d’elles, c’est Brennan, l’autre c’est machin. Ce sont des vendus », avait-il répondu.
« Incapable d’avoir honte »
Quelques heures après ses déclarations, la CIA avait cependant confirmé ses accusations contre la Russie en expliquant que ses précédentes « conclusions » n’avaient « pas changé ».
« Il nous a traités de vendus parce qu’il essaie de délégitimer les conclusions » du renseignement, a rétorqué M. Brennan, interrogé sur CNN aux côtés de l’ancien patron des services de renseignement américains, James Clapper. « Vu la source des critiques, je considère ces critiques comme un honneur », a ajouté l’ancien chef de la CIA, qui avait été nommé par Barack Obama :
« C’est une chose dont M. Trump devrait avoir honte, mais il semble qu’il soit incapable d’avoir honte de quoi que ce soit. »
Dimanche matin, M. Trump a pourtant tenté d’atténuer la portée de ses précédentes déclarations en assurant « croire » le renseignement américain, « tel qu’il est dirigé maintenant, par des gens très bien ».