Les ingénieurs passent au vert
Les ingénieurs passent au vert
Par Pascal Galinier
Pas un secteur de l’industrie n’échappe à la transition écologique. Les futurs ingénieurs bénéficient-ils de formations à la hauteur de ces enjeux ?
mario wagner
La Chine a tranché. En septembre, Pékin a fermement invité les constructeurs automobiles à « développer vigoureusement les véhicules à énergies propres ». Quand le premier marché mondial parle, l’industrie occidentale écoute… Dès juillet, à peine nommé ministre d’Etat, Nicolas Hulot annonçait la fin « des voitures à essence et diesel d’ici à 2040 ». Le Royaume-Uni a depuis embrayé, décrétant l’interdiction « des moteurs à explosion » la même année.
La révolution écologique est une révolution industrielle. Après le « greenwashing » des entreprises, assisterons-nous au « greenteaching » des écoles d’ingénieurs ? Les secteurs de l’énergie et de l’automobile sont déjà en première ligne. Mais l’onde de choc n’épargnera personne. Les mines, l’aéronautique, le bâtiment, l’informatique, l’agroalimentaire… Même le numérique n’y échappera pas – n’en déplaise aux Gafam (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft), dont les data centers sont parmi les plus gros consommateurs mondiaux d’électricité et qui sont les premiers utilisateurs de terres rares, ces métaux précieux et stratégiques – or, rhodium, palladium, platine...– omniprésents dans les produits high-tech.
Sauver la planète
Nicolas Hulot ne s’y est pas trompé, qui s’entoure d’ingénieurs de haut niveau pour étayer scientifiquement la « transition écologique et solidaire » que lui a confiée Emmanuel Macron. Pas un hasard non plus si les Prix de l’ingénierie du futur, créés par Syntec-Ingénierie en 2006 ont distingué en 2017 comme en 2016 des projets de traitement des déchets. « Il y a déjà un moment que nous avons commencé à recruter des spécialistes de l’environnement, du CO2, du génie civil durable, de l’efficience énergétique », affirme Nicolas Jachiet, le président de Syntec.
« Deep » ou « high », la technologie peut donner à l’homme les outils du « développement durable » tant attendu. Les étudiants ingénieurs brûlent de sauver la planète. Par conviction ou par opportunisme ? « Ces disruptions technologiques sont une excellente occasion de remettre en question notre vision et d’élargir notre potentiel d’affaires », résume Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan-Mitsubishi. C’était, tout récemment, lors d’un colloque des dirigeants de l’industrie automobile, organisé par l’université Tsinghua – à Pékin…
Participez à « O21 / S’orienter au 21e siècle »
Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions lors du choix des études supérieures, Le Monde organise la seconde saison d’« O21 / S’orienter au 21e siècle », avec cinq rendez-vous : à Nancy (vendredi 1er et samedi 2 décembre 2017, au centre Prouvé), à Lille (vendredi 19 et samedi 20 janvier 2018, à Lilliad), à Nantes (vendredi 16 et samedi 17 février 2018, à la Cité des congrès), à Cenon, près de Bordeaux (vendredi 2 et samedi 3 mars 2018, au Rocher de Palmer) et à Paris (samedi 17 et dimanche 18 mars 2018, à la Cité des sciences et de l’industrie).
Dans chaque ville, les conférences permettront au public de bénéficier des analyses et des conseils, en vidéo, d’acteurs et d’experts, et d’écouter et d’échanger avec des acteurs locaux innovants : responsables d’établissements d’universités et de grandes écoles, chefs d’entreprises et de start-up, jeunes diplômés, etc. Des ateliers sont aussi prévus. Vous pouvez vous inscrire gratuitement à une ou plusieurs conférences d’« O21 » Nancy en suivant ce lien. Pour les autres villes, les inscriptions se font via ce lien.
Pour inscrire un groupe de participants, merci d’envoyer un e-mail à education-O21@lemonde.fr. L’éducation nationale étant partenaire de l’événement, les lycées peuvent organiser la venue de leurs élèves durant le temps scolaire.