« La Lune de Jupiter » : une symbolique lourdaude pour images virtuoses
« La Lune de Jupiter » : une symbolique lourdaude pour images virtuoses
Par Jean-François Rauger
Le mélange de brio technique et de maladresse allégorique qui caractérise le film de Kornel Mundruczo provoque l’indigestion du spectateur.
Blessé par la police lors d’une tentative de passage illégal de la frontière, un jeune immigré se découvre le pouvoir de léviter à volonté. Le médecin chargé de soigner ses blessures tente d’exploiter commercialement les dons du jeune homme, pour couvrir ses propres dettes.
Le nouveau film de Kornel Mundruczo apparaît, après son White Dog, comme une nouvelle fable politique spéculant sur un postulat surnaturel. Pourquoi pas. Le don miraculeux métaphorique possédé par le jeune immigré et exploité par le docteur qui l’a pris en charge devient le prétexte d’une réflexion sur le mélange de mauvaise conscience et de cynisme d’une Europe face aux nouvelles vagues d’immigration qui la traversent et aux périls qui la menacent.
Cette symbolique lourdaude apparaît d’autant plus vaine et confuse qu’elle est portée par une réelle virtuosité de mise en scène à base de plans séquences spectaculaires. Une virtuosité provoquant l’indigestion d’un spectateur assommé par ce mélange de brio technique et de maladresse allégorique.
LA LUNE DE JUPITER, Bande annonce, sortie le 22-11-2017
Durée : 01:43
Film hongrois et allemand de Kornel Mundruczo. Avec Merab Ninitze, Zsombor Jeger, Györgi Cserhalmi. (2 h 03). Sur le Web : distrib.pyramidefilms.com/pyramide-distribution-catalogue/la-lune-de-jupiter.html