Le débat sur la garde alternée relancé par une proposition de loi d’un député MoDem
Le débat sur la garde alternée relancé par une proposition de loi d’un député MoDem
Le Monde.fr avec AFP
Le texte du député centriste Philippe Latombe vise à poser la garde alternée comme principe de base en cas de séparation des parents. Une proposition rejetée par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes.
Une proposition de loi du député MoDem Philippe Latombe posant la garde alternée comme principe de base en cas de séparation des parents a relancé le débat sur ce sujet sensible.
Le texte de l’élu centriste, qui est examiné mercredi 22 novembre en commission des lois et le 30 novembre dans l’Hémicycle, vise à instaurer « le principe général de résidence des enfants chez chacun de leurs parents, afin de traduire leur égalité, cela toujours dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant ». Dès son dépôt à l’Assemblée nationale, des associations féministes ont affirmé leur opposition à ce que la garde alternée devienne la norme.
Et dans un communiqué diffusé mardi soir, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a demandé le « retrait immédiat » de ce texte, « inspiré des mouvements masculinistes sous couvert d’égalité ». Pour Elsa Faucillon, une des porte-parole des députés communistes, la proposition de M. Latombe « répond à un lobby plus réactionnaire que progressiste ».
71 % des enfants résident chez leur mère
Le député du MoDem a toutefois affirmé que la garde alternée comme principe de base devait être écartée en cas de violences. « Nous proposons que la résidence alternée soit la première des options à regarder, hors les cas de violences » et à condition qu’elle soit « dans l’intérêt de l’enfant », a-t-il expliqué à l’Agence France-Presse (AFP).
Pour le patron des députés de La République en marche, Richard Ferrand, « qu’on puisse dire que la garde alternée […] soit quelque chose qui soit prioritairement regardé, pourquoi pas. Mais l’essentiel n’est pas là, l’essentiel est que le juge, après avoir regardé chaque situation familiale […], prenne la décision qui est bonne pour l’intérêt de l’enfant ».
Une étude du ministère de la justice, datant de 2013, avait montré que 71 % des enfants de parents passés devant un juge résident chez la mère, 12 % chez le père, et que 17 % sont en résidence alternée.