Amandine, 18 ans, a quitté l’IUT STID (statistique et informatique décisionnelle) de Paris-Descartes pour reprendre, en novembre, un DU qui devrait lui permettre de trouver sa voie. / La ZEP via Campus

Voix d’orientation. Le Monde Campus et la ZEP, média jeune et participatif, s’associent pour faire témoigner lycéens et étudiants de leurs parcours d’orientation. Cette semaine, Amandine, 18 ans.

En terminale ES ne sachant pas quoi faire l’année suivante, j’ai été voir la conseillère d’orientation de mon lycée. Mais, lors des deux entretiens, j’ai eu l’impression d’être incomprise : je répétais que je ne voulais pas faire de longues études, que j’avais besoin de cadres et de structures comme au lycée… et elle me parlait de masters, de licences à la fac. Elle m’a fait faire un test d’orientation qui lui a « révélé » que les métiers de bureau me conviendraient…

Sauf que je savais que je détesterais rester assise toute la journée devant un ordinateur. Du coup, j’ai arrêté d’aller la voir et essayé toute seule, tant bien que mal, de trouver une filière qui pourrait m’intéresser pour passer encore un an à réfléchir mais en ne faisant pas n’importe quoi.

Au début du mois de mai, ma mère et moi avions décidé que je partirais un an à l’étranger apprendre l’anglais.

« Je n’avais qu’une envie : m’enfuir »

Partir aux Etats-Unis me plaisait, car j’avais enfin une idée, une envie de poursuite d’études, un but même s’il était à court terme. Malheureusement, en juin, à la première vague d’APB, j’ai été acceptée en DUT STID (statistique et informatique décisionnelle) à l’IUT Paris-Descartes. Ma mère m’a annoncé :

« Puisque tu as été acceptée dans cette prestigieuseuniversité, tu ne partiras pas à l’étranger. Tu resteras ici car, quand tu reviendras, rien ne dit que tu seras reprise. »

Pour ma mère, je ne sais pas pourquoi, l’université Paris-Descartes était le Saint-Graal. Elle n’avait pas compris que, l’année suivante, je ne voudrais certainement pas faire la filière où j’avais été acceptée. Mais puisque à 18 ans, ce n’est pas moi qui tiens les cordons de la bourse, je ne pouvais pas m’y opposer.

Dès ce moment, j’ai su que l’année suivante allait être bien ennuyeuse, car j’avais choisi par défaut un peu tout ce que j’avais mis sur APB.

J’ai donc testé plus d’une semaine le DUT STID. Mais au bout du troisième jour de cours, je n’avais déjà qu’une envie : m’enfuir. Cette filière n’était pas faite pour moi, je n’avais aucune envie de travailler et y rester un an m’aurait perdue plus qu’autre chose.

« Je m’éteignais à petit feu »

J’ai démissionné de mon IUT au bout de deux semaines sans que ma mère soit au courant. Je l’ai appelée en lui disant :

« Maman, j’ai quitté la fac. Je ne pouvais pas rester. Je vais maintenant chercher ce que je veux faire et essayer de trouver quelque chose pour ne pas perdre une année. »

Je ne lui ai pas vraiment laissé le temps d’en placer une et, de toute façon, il était trop tard pour faire machine arrière. Je me sentais beaucoup mieux après ça. Car ces jours passés là-bas m’avaient vidée intérieurement, je m’éteignais à petit feu.

Quelques jours après, j’ai candidaté au DU PaRéO à Paris-Descartes où j’ai été prise à la rentrée de novembre. Cette filière est faite pour des personnes perdues, désorientées, qui n’ont pas reçu plus tôt les conseils adaptés pour trouver leur voie. J’espère donc trouver ici ce que je veux faire de ma vie.

La ZEP / Le Monde

La Zone d’expression prioritaire accompagne la prise de parole des 15-25 ans

La Zone d’expression prioritaire (ZEP) est un dispositif d’accompagnement à l’expression des jeunes de 15 à 25 ans par des journalistes professionnels. Via des ateliers d’écriture dans des lycées, universités, associations étudiantes ou encore dans des structures d’insertion, ils témoignent de leur quotidien et de l’actualité qui les concernent. Tous leurs récits sont à retrouver sur la-zep.fr.