La France prête à remettre à l’Algérie une copie de ses archives portant sur la période coloniale
La France prête à remettre à l’Algérie une copie de ses archives portant sur la période coloniale
Le Monde.fr avec AFP
Le premier ministre algérien, en visite à Paris, salue une « percée » quant au dossier sensible de la « mémoire » franco-algérienne.
Le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, à gauche, et son homologue français, Edouard Philippe, lors d’une conférence de presse à Paris, le 7 décembre 2017. / Michel Euler / AP
Emmanuel Macron est prêt à remettre à l’Algérie une copie des archives de la période coloniale française (1830-1962), réclamée depuis des années par Alger, a annoncé jeudi 7 décembre le premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia.
Reçu à Matignon par son homologue, Edouard Philippe, dans le cadre d’un comité intergouvernemental, il a salué lors d’une conférence de presse à Paris une « percée » quant au dossier sensible de la « mémoire » franco-algérienne.
« Démarche commune vers l’avenir »
Les deux pays vont « continuer à discuter » à propos de cette « restitution » graduelle des archives, a ajouté M. Ouyahia, affirmant :
« Le dossier du passé, l’Algérie ne le soulève pas pour enfermer les relations algéro-françaises dans le passé, mais pour alléger la démarche commune vers l’avenir, donner plus d’entrain, en prenant en charge quelques soucis que nous avons. »
Edouard Philippe a, pour sa part, souligné sa volonté de développer la relation bilatérale « en regardant notre passé droit dans les yeux, dans ses zones d’ombre, dans ses éléments de lumière aussi ».
Restitution de crânes d’insurgés
Lors de sa visite mercredi à Alger, M. Macron s’était également dit « prêt » à ce que Paris restitue les crânes d’insurgés algériens tués au XIXe siècle par l’armée française et conservés au musée de l’Homme, à Paris. Après une demande officielle de l’Algérie, une « loi de déclassification » doit être adoptée par le Parlement français pour autoriser la restitution, a précisé Matignon, du fait du principe d’inaliénabilité des collections publiques.
Parallèlement, M. Macron a demandé des « efforts » aux autorités algériennes pour les questions de « mémoire et de reconnaissance ». M. Ouyahia n’a pas évoqué de geste de réciprocité jeudi, se contentant d’évoquer une « volonté partagée de trouver des pistes et des solutions à même de satisfaire les deux peuples ».