Les entreprises face aux nouvelles exigences de la génération Y
Les entreprises face aux nouvelles exigences de la génération Y
Par Ingrid Seithumer
Les jeunes diplômés des écoles de commerce poussent leurs employeurs potentiels à se repenser pour les séduire.
Les jeunes diplômés travaillent mieux dans un environnement agréable. Mais les salles de repos restent rares dans les entreprises françaises... / Wikimedia Commons
Longtemps considérés comme une voie royale par les jeunes diplômés des grandes écoles, les grandes entreprises et les cabinets de conseil perdent de leur superbe. « Avant, l’entreprise était attractive par nature et les candidats venaient spontanément vers nous. Aujourd’hui, c’est l’inverse : en tant qu’entreprise, nous devons prouver dans quelle mesure l’étudiant a intérêt à nous rejoindre », constate une responsable des ressources humaines dans un grand groupe de luxe français, sous couvert d’anonymat.
Pas facile en effet, pour les recruteurs, de reconnaître ouvertement qu’ils éprouvent des difficultés à faire venir les talents. Et qu’ils doivent désormais changer leur image d’employeur dans un monde où les start-up séduisent de plus en plus avec des structures hiérarchiques plus courtes, plus jeunes, un cadre de travail attractif, une fusion entre le personnel et le professionnel, une notion importante de plaisir. La prise en compte de la personnalité des salariés est devenue fondamentale.
Par ailleurs, la perception de l’effort a aussi changé : il y a vingt ans, travailler sans compter ses heures comme consultant paraissait normal. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. « Les diplômés de la génération Y ne sont plus prêts à autant donner, ils ont besoin d’être en adéquation avec ce qu’on leur demande de faire, ils sont sensibles à l’ambiance de travail, aux possibilités d’évolution », note un ancien consultant qui travaille à présent dans un grand groupe industriel.
Quête de sens, besoin d’avoir un impact sur la société… « De façon générale, si une entreprise ne répond pas suffisamment à tous ces besoins, elle sera moins attractive », indique la spécialiste des ressources humaines. Mais le challenge est de taille. « Les entreprises sont obligées d’accepter que les règles du jeu ont changé et qu’elles doivent prendre un nouveau virage », souligne l’ancien consultant.
De nombreuses pistes sont ainsi explorées : intégrer le bien-être dans l’entreprise avec des salles de sport, des espaces de travail collaboratif, sortir du système arrêté des grilles de progression pour permettre une évolution plus rapide, favoriser le télétravail, la créativité, les concours d’innovation en interne, aller à la rencontre des étudiants, leur ouvrir les portes lors de journées spéciales, etc.
« Ces nouveaux comportements des jeunes face au travail nous poussent à repenser différemment la façon dont on approche le salarié », conclut la DRH anonyme.
« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures
Pour aider les 16-25 ans, leurs familles et les enseignants à se formuler les bonnes questions au moment d’effectuer les voeux d’orientation, Le Monde organise les conférences O21/s’orienter au 21e siècle, à Nancy (1er et 2 décembre 2017), Lille (19 et 20 janvier 2018), Nantes (16 et 17 février 2018), Bordeaux (2 et 3 mars 2018) et Paris (17 et 18 mars 2018).
S’y ajoutent des salons étudiants : après le salon des grandes écoles (SAGE) et celui des formations artistiques START, organisés chaque année en novembre et décembre, le Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) est prévu le 27 janvier. A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques APB / Parcoursup, O21 et Etudes supérieures.