SFR renonce à équiper toute la France en fibre Internet
SFR renonce à équiper toute la France en fibre Internet
Le Monde.fr avec AFP
Confronté à une importante chute de son cours en Bourse, SFR Group est revenu sur son ambition annoncée cet été de « “fibrer” l’intégralité du territoire » d’ici à 2025.
Michel Combes, ancien dirigeant de SFR Group, avait annoncé un plan pour « “fibrer” la France » au mois de juillet 2017. / ÉRIC PIERMONT / AFP
Le PDG de SFR Group a confirmé, mercredi 13 décembre devant les députés, l’abandon du plan d’équipement de 100 % du territoire en fibre Internet annoncé par l’opérateur cet été. Il a toutefois réaffirmé sa volonté de participer au déploiement en cours.
Alain Weill, nouveau dirigeant de cette filiale du groupe de médias et télécoms Altice, a justifié, lors d’une audition par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, l’abandon du plan « “fibrer” la France » présenté par son prédécesseur, Michel Combes, par « les difficultés dans nos relations avec les collectivités ».
« Nous avons préféré revenir à un modèle plus traditionnel pour mieux travailler avec les collectivités » en participant notamment à l’ensemble des appels d’offres sur les réseaux d’initiative publique (RIP), a précisé le PDG de SFR.
Le groupe avait annoncé au début de juillet son intention de « “fibrer” l’intégralité du territoire » d’ici à 2025 « sans argent public », ajoutant que cet objectif ne nécessiterait pas d’augmenter son niveau d’investissement actuel en infrastructures.
« Nous avions annoncé vouloir fibrer la France, sans argent public, cette volonté existe toujours. Nous voulions réaffirmer que SFR est un opérateur d’infrastructure et préférons être propriétaires chez nous que louer chez quelqu’un », a rappelé le PDG mercredi.
Chute du cours de bourse
Depuis novembre, le groupe, confronté à une chute de plus de 50 % du cours de sa maison mère Altice depuis la publication des résultats du troisième trimestre sur fond d’endettement massif, a changé de direction et a revu sa stratégie afin de se concentrer sur la rétention de ses clients.
M. Weill confirmait ainsi les propos tenus mardi par le secrétaire général de l’opérateur, Régis Turrini, lors d’un échange entre les collectivités territoriales, les opérateurs et l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep). Ce dernier avait évoqué un « changement de doctrine » pour justifier le choix de SFR Group.
« Nous avons révisé nos ambitions mais nous allons continuer à “fibrer”, nous investissons 2,3 milliards d’euros dans nos réseaux et nous poursuivrons. Le fibrage est largement terminé sur la zone dense et nous serons au rendez-vous sur la zone AMII » (zone moyennement dense), a insisté M. Turrini, également présent devant les députés.