Kurdistan irakien : des sièges de partis politiques incendiés
Kurdistan irakien : des sièges de partis politiques incendiés
Le Monde.fr avec AFP
Les manifestants entendent ainsi protester contre la corruption et exiger la démission du gouvernement régional.
Manifestants à Souleimaniyé, le 18 décembre. / SHWAN MOHAMMED / AFP
Des manifestants kurdes ont incendié lundi 18 décembre le siège des cinq principaux partis politiques du Kurdistan irakien, ainsi qu’un bâtiment des services de sécurité dans la province de Souleimaniyé. Exaspérés de la détérioration économique de la région après le référendum d’indépendance organisé le 25 septembre, les manifestants voulaient protester contre la corruption et exiger la démission du gouvernement régional.
Les bâtiments visés se situent dans la localité de Piramagroun, à 30 km au nord-ouest de la ville de Souleimaniyé, selon Abdel Razak Charif, un des chefs du parti d’opposition kurde Goran, dont l’une des permanences a été incendiée.
Conflit avec Bagdad
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté lundi à travers le Kurdistan irakien, notamment dans la ville de Souleimaniyé et dans la province du même nom ainsi que dans des localités de la province d’Erbil. Parmi eux, beaucoup de fonctionnaires dont les salaires sont payés de manière erratique, mais aussi des travailleurs journaliers qui sont victimes du ralentissement économique consécutif au référendum.
L’ex-président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, avait organisé cette consultation sur l’indépendance le 25 septembre malgré l’opposition du pouvoir central de Bagdad, qui souhaite que cette région autonome du Nord continue d’être partie intégrante de l’Irak. Le oui à l’indépendance l’avait largement emporté, mais Bagdad n’a jamais reconnu ce résultat ni le référendum lui-même.
Après le référendum, le gouvernement fédéral avait fait mouvement en direction du Kurdistan et s’était emparé de territoires disputés entre Bagdad et Erbil, notamment la riche province de Kirkouk, portant un coup sévère aux rêves d’indépendance économique des Kurdes irakiens et entraînant la démission de M. Barzani.