Toulouse veut faire rayonner sa business school universitaire à l’étranger
Toulouse veut faire rayonner sa business school universitaire à l’étranger
Par Stéphane Thépot (Toulouse, correspondance)
Renommé Toulouse School of Management, l’IAE de la Ville rose se tourne désormais résolument vers l’enseignement international. Et affiche des ambitions dignes d’une grande école.
L’université Toulouse-I-Capitole s’anglicise un peu plus. Après la faculté d’économie, rebaptisée Toulouse School of Economics, l’Institut d’administration des entreprises (IAE) est devenu le 6 octobre la Toulouse School of Management (TSM). « Notre marque doit refléter notre identité : nous sommes une grande école dans une grande université à rayonnement international, justifie son directeur, Hervé Penan. Nos trois masters finance sont en anglais. »
Il ne lui a pas échappé que, depuis que son collègue de la TSE Jean Tirole s’est vu attribuer le prix Nobel d’économie, en 2014, la notoriété internationale de la Ville rose en matière d’économie a pris son envol. Progressant de 18 places en un an, la TSE s’est hissée au 17e rang du classement de Shanghaï 2017, talonnant l’université d’Oxford – certes encore loin du modèle de la London School of Economics, 8e du classement.
12 % d’étudiants étrangers
La TSM demeure membre du réseau des IAE, qui maille le territoire universitaire français. Mais la nouvelle marque affiche clairement l’ambition de l’école toulousaine à l’étranger. Aux yeux de son directeur, à peine cinq IAE en France peuvent prétendre à une visibilité en dehors de nos frontières. A paris, l’IAE était déjà devenue la Sorbonne Business School au début de l’année.
Aujourd’hui installée dans les locaux historiques de l’ancienne faculté de droit, la TSM devrait déménager d’ici quelques années dans l’immeuble voisin de l’Institut d’études politiques de Toulouse. Celui-ci va lui-même rejoindre l’ex-Manufacture des tabacs, reconvertie en annexe de l’université des sciences sociales, la seule des trois universités toulousaines qui était restée en centre-ville après 1968.
L’IAE toulousaine accueille 3 000 étudiants par an, dont 20 % effectuent un parcours de mobilité internationale. Ce chiffre devrait rapidement passer à 30 % et la TSM multiplie les doubles diplômes avec les universités étrangères partenaires. L’école accueille aussi 12 % d’étudiants étrangers. Ce taux grimpe à 20 % pour les professeurs, avec l’ambition d’atteindre rapidement 35 %. Comme à la TSE, l’école de management a mis au point un système de complément de revenus pour attirer les meilleurs chercheurs à Toulouse.
L’activité de recherche universitaire de la TSM, qui dispose d’un laboratoire du CNRS, est le meilleur atout de l’école publique pour se démarquer de l’Ecole supérieure de commerce de Toulouse, rebaptisée pour sa part Toulouse Business School (TBS) en 2013. « Nous sommes en concurrence frontale sur l’offre de formation, mais on essaie aussi de collaborer sur la recherche », affirme Hervé Penan. Il a signé une convention de partenariat avec son homologue de la TBS le 9 octobre pour l’associer à son école doctorale – laquelle abrite à ce jour 70 doctorants, « tous financés », souligne le directeur –, qui veille à adapter son offre de formation aux besoins du marché. Selon la TSM, 90 % de ses étudiants sont « en insertion professionnelle » dans l’année qui suit l’obtention de leur diplôme.
Une petite révolution
Comment ce changement de nom au profit d’une stratégie de marque a-t-il été perçu parmi les 20 000 anciens diplômés de l’IAE Toulouse ? « J’étais un peu inquiet, au départ, de leur réaction », avoue Hervé Penan, qui a lancé dès 2016 une vaste concertation avec son réseau de diplômés et d’entreprises partenaires. Selon le directeur, cette petite révolution a été très bien accueillie par les étudiants, anciens et actuels.
Le plus délicat selon lui serait d’expliquer que la TSM n’est pas une école « au rabais » en dépit de son prix, effectivement très faible comparé aux écoles privées, grâce à son statut public d’école universitaire. Hervé Penan l’affirme : « On a des candidats à l’étranger qui hésitent à postuler parce que le coût de nos masters s’élève à seulement… 20 euros. »
« Le Monde » aide les jeunes à s’orienter vers les études supérieures
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S’y ajoutent des salons étudiants : après le salon des grandes écoles (SAGE) et celui des formations artistiques START, organisés chaque année en novembre et décembre, le Salon des masters et mastères spécialisés (SAMS) est prévu le 27 janvier. A consulter également, notre rubrique Le Monde Campus, et tout particulièrement ses sous-rubriques APB / Parcoursup, O21 et Etudes supérieures.