Une des figures de la pègre new-yorkaise rattrapée par la justice à 82 ans
Une des figures de la pègre new-yorkaise rattrapée par la justice à 82 ans
Le Monde.fr avec AFP
Vincent Asaro, soupçonné notamment du braquage de la Lufthansa, a été condamné à 8 ans de prison pour un coup de colère contre un automobiliste.
En novembre 2015, Vincent Asaro sort du tribunal fédéral de Brooklyn après avoir été acquitté dans le dossier du braquage de la Lufthansa en 1978. / BRYAN R. SMITH / AP
Accusé de meurtre, mais aussi du célèbre braquage de la Lufthansa en 1978, Vincent Asaro était toujours passé à travers les mailles de la justice. Le mafieux new-yorkais a finalement été condamné, jeudi 28 décembre, à l’âge de 82 ans.
Fils et petit-fils d’affranchis, cet homme aux cheveux toujours impeccablement plaqués en arrière est l’un des derniers survivants d’une époque révolue, durant laquelle la pègre italo-américaine régnait sur le crime organisé dans la Grande Pomme.
M. Asaro a grandi à Ozone Park, dans le Queens, l’un des fiefs de Cosa Nostra, la mafia sicilienne. Il est soupçonné d’avoir été, durant des décennies, l’un des cadres du clan Bonanno, l’une des cinq grandes familles mafieuses de New York.
Meurtre en 1969
En 2015, il avait été jugé pour sa participation présumée au casse du 11 décembre 1978 à l’aéroport John F. Kennedy, lors duquel 5 millions de dollars en espèces et 1 million en bijoux, acheminés par la compagnie allemande Lufthansa, avaient été dérobés.
Mais un jury populaire l’avait finalement déclaré non coupable de ces faits, ainsi que d’avoir étranglé en 1969, à l’aide d’une chaîne pour chiens, un autre membre de la pègre, Paul Katz, qu’il soupçonnait d’être un informateur de la police. La justice a fini par le rattraper à la faveur d’une affaire mineure pour un criminel de ce calibre.
Menaces de mort
En avril 2012, Vincent Asaro s’en était pris à un automobiliste qui lui avait fait une queue de poisson à un feu. Après l’avoir poursuivi en voiture pied au plancher, le mafieux l’avait finalement perdu. Mais il avait relevé le numéro d’immatriculation et était parvenu à trouver l’adresse du conducteur, avant d’envoyer trois de ses hommes mettre le feu à son véhicule.
Un juge fédéral de Brooklyn l’a condamné pour ces faits à huit ans de prison. Signe que l’homme n’avait rien perdu de sa vigueur, il avait, ces derniers mois et alors qu’il était en détention, annoncé son intention de faire assassiner la procureure en charge de son dossier, selon des documents versés à la procédure.