TV – « American Horror Story : Cult »
TV – « American Horror Story : Cult »
Par Renaud Machart
Notre choix du soir. La septième saison de la série de Ryan Murphy et Brad Falchuk commence le soir de l’élection du président des Etats-Unis, le 8 novembre 2016 (sur Canal+ Séries à 20 h 50).
American Horror Story Cult - Season 7 Official Trailer HD
Durée : 01:01
Cult, la septième saison d’American Horror Story, la mythique série anthologique (voire « hantologique », tant les esprits malins y croisent les fantômes) de Ryan Murphy et Brad Falchuk, s’ouvre sur « une nuit d’horreur, pour beaucoup d’Américains », selon Murphy : l’élection de Donald Trump, le 8 novembre 2016. L’un des personnages du générique de début porte d’ailleurs le masque du très controversé président des Etats-Unis.
Son arrivée au pouvoir a pour effet d’envoyer chez un psychothérapeute l’un des personnages principaux de Cult, Ally, jouée par Sarah Paulson, vue dans les précédentes saisons et dans l’autre série anthologique des prolifiques Murphy et Falchuk, American Crime Story : The People vs. O.J. Simpson (2016).
Trump n’est pas la seule de ses terreurs : une série de crimes sataniques sont commis par des clowns, tandis que beaucoup autour d’Ally croient, ou feignent de croire, qu’ils sont le produit de ses hallucinations. Au point que le couple qu’elle forme avec son épouse Ivy (Alison Pill) se disloque et prend un tour très mortifère.
Métamorphose et contre-pied
Ally se retrouve prise dans l’étau terrifiant d’une machination dont les repères sont constamment placés en porte-à-faux par le truchement de Kai Anderson, un personnage manipulateur et sociopathe joué par Evan Peters. Comme Sarah Paulson, le jeune acteur américain est présent depuis 2011 dans chacune des saisons d’American Horror Story.Il y a révélé une palette dramatique et un don de composition assez étonnants. En sus de ses incarnations variées dans les saisons précédentes, Evan Peters joue dans Cult, outre le personnage principal de Kai Anderson, quelques gourous criminels (dont Charles Manson). Mais aussi Andy Warhol.
Au cours de scènes rétrospectives sises dans la fameuse Factory de Warhol, on croisera la fameuse Valerie Solanas, qui tira sur la vedette du pop art en juin 1968. L’activiste radicale est jouée, avec une hystérie consommée, par Lena Dunham, la créatrice et actrice principale de la série Girls (2012-2017). A noter, aussi, le retour de l’inquiétante Frances Conroy, présente dans toutes les saisons à l’exception de la cinquième, cette fois en activiste gothique fumeuse de cigares. Ceux qui ne la connaissent qu’en veuve-mais-pas-trop de Six Feet Under (2001-2005) seront étonnés.
Evan Peters incarne un personnage manipulateur et sociopathe. / FRANK OCKENFELS / FX / TWENTIETH CENTURY FOX
L’un des aspects les plus jouissifs d’American Horror Story tient à sa distribution d’acteurs récurrents, qui ne cesse d’étonner par leur capacité à la métamorphose, au contre-emploi et au contre-pied. En son ensemble – et Cult ne déroge pas à la règle –, American Horror Story se joue avec virtuosité des codes de l’horreur et du surnaturel, machinés d’une manière hautement sophistiquée et onirique. Avec beaucoup de clins d’œil citatifs servis par une réalisation léchée – parfois à la limite de l’artificieux quand les angles de caméra, comme chez Orson Welles, ont tendance à cabotiner.
L’on saluera aussi l’inventivité de la musique de Mac Quayle, qui dépasse de loin le rôle en général assigné au compositeur en pareil exercice d’exhausteur d’angoisse. Elle cite beaucoup et constitue un patchwork sonore d’une rare qualité. On préfère prévenir : inspirée de terribles faits divers liés à des cultes sataniques, Cult est d’un sadisme et d’une crudité gore à ne pas mettre devant tous les yeux.
American Horror Story : Cult (saison 7), série créée par Ryan Murphy et Brad Falchuk. Avec Sarah Paulson, Alison Pill, Evan Peters, Cheyenne Jackson (EU, 2017, 11 x 42 min).