TV – « Dans le sillage des requins »
TV – « Dans le sillage des requins »
Par Christine Rousseau
A voir aujourd’hui. Cette remarquable série révèle un univers insolite, loin des clichés et des fantasmes (sur Arte à 19 heures).
Dans l’armada des documentaires animaliers, ceux consacrés aux requins occupent une place de choix. La beauté des images sous-marines ajoutée au côté spectaculaire de ces redoutables prédateurs n’est sans doute pas étrangère à une profusion qui pourrait laisser croire aux adeptes du genre que les squales n’ont plus guère de secrets pour eux. Et, ce faisant, les amener à passer à côté de la remarquable série – tant dans la forme que sur le fond – produite par la BBC en association avec Arte, dont les quatre épisodes (quarante-trois minutes chacun) sont diffusés tout au long de la semaine.
Celui consacré aux conditions de tournage (jeudi 4) n’estt pas le moins passionnant, puisqu’on y apprend que cette série a nécessité deux ans de travail au cours desquels les différentes équipes internationales ont parcouru 470 000 kilomètres, sous toutes les latitudes ; passant deux mille six cents heures sous l’eau afin de nous faire découvrir une trentaine d’espèces différentes sur les 510 répertoriées aujourd’hui.
Usain Bolt des océans
Ainsi, au côté du célèbre grand requin blanc, on découvre, dans sa livrée sable et rocaille, le requin-tapis barbu, expert en camouflage ; le mako, sorte d’Usain Bolt des océans pouvant filer à plus de 70 kilomètres-heure ; le discret requin holbiche, dont la tenue disco…, pardon…, fluorescente pourrait servir aux chercheurs dans le domaine médical ; ou encore le singulier requin-chabot ocellé, qui sait se mouvoir sur la terre ferme.
Au-delà de cette insolite galerie qui montre toute la diversité d’une vaste famille – elle compte aussi dans ses rangs pas moins de 650 espèces de raies –, l’un des volets les plus intéressants est celui sur les comportements complexes de ces animaux chez qui, tout prédateurs qu’ils soient, la chasse n’occupe qu’une partie du temps. Des parades amoureuses sautillantes des raies mobulas au langage corporel des grands requins blancs, en passant par les rapports qu’entretiennent les redoutés et redoutables requins gris avec de petits poissons qui assurent le nettoyage de leurs dents, se révèle, loin des clichés et des fantasmes, tout un monde menacé par la surpêche qui n’a pas encore livré tous ses mystères.
Dans le sillage des requins, de Steve Greewood, Simon Blakeney, Rachel Butler et Jennie Hammond (GB, 2015, 4 × 43 min).