L’histoire de la petite reine et les coulisses de Lactalis : nos idées de replays
L’histoire de la petite reine et les coulisses de Lactalis : nos idées de replays
Chaque samedi, « La Matinale du Monde » vous propose des programmes à voir ou à écouter en différé.
LES CHOIX DE LA MATINALE
La bicyclette : une passion française ; la série britannique « Grand Designs » et un « Cash investigation » consacré au premier groupe laitier en France. Voilà notre sélection hebdomadaire de replays.
« La Reine bicyclette », une passion française
La Reine Bicyclette Generique Doc
Durée : 00:37
Drôle, instructive et riche de nombreuses archives filmées, dont certaines datent du début du XXe siècle, voici l’histoire d’une passion française : la bicyclette. Dès son apparition, aux alentours des années 1890, elle est présentée comme un bienfait social. D’abord réservée aux classes aisées, elle se démocratise, permet aux femmes de se déplacer, aux ouvriers d’aller au turbin. Mais, très vite, à Paris – où vélos, calèches, omnibus, charrettes et piétons se disputent l’espace public –, la cohabitation se révèle difficile.
Après une dizaine d’années de bagarre, le vélo et l’automobile vont finir par chasser des rues le cheval et le piéton. Au début des années 1910, la bicyclette devient un outil banal de la vie quotidienne. Dans les années 1920, la vente par correspondance (avec notamment le catalogue Manufrance) permet à tout le pays, même dans les coins les plus reculés, de s’offrir un vélo. Et plus tard, les premiers congés payés vont en faire un symbole de liberté.
Précieux outil de ravitaillement pour les citadins durant l’Occupation, il perd cependant du terrain après-guerre. En cause : la bagnole et les deux-roues motorisés. Mais en 1973, le choc pétrolier redonne de l’espoir aux amateurs de la petite reine. En 1974, la ville de La Rochelle met gratuitement à disposition de la population 300 vélos jaunes en libre-service. Suivront Strasbourg, Lyon, Paris. Symbole de la modernité à ses débuts, la bicyclette devient – ironie de l’histoire – celui d’une contre-modernité nécessaire. Alain Constant
La Reine bicyclette : l’histoire des Français à vélo, de Laurent Védrine (Fr., 2013, 55 min). Sur LCP.
« Grand Designs », chantiers en folie
The Camouflaged Artist Studio In The Hill | Grand Designs: House Of The Year
Durée : 03:47
« Grand Designs », l’un des programmes les plus appréciés de la chaîne britannique Channel 4, a connu à ce jour dix-sept saisons. Décorateur de théâtre de formation, Kevin McCloud la présente depuis ses débuts avec un enthousiasme communicatif doublé d’un humour savamment dosé, parfois sarcastique – en un mot : British. Cette série repose sur la même dramaturgie : McCLoud suit la restructuration ou la construction d’une maison, du début à la fin du projet. Tout finit en général bien, mais que de catastrophes évitées dont la description par le menu tient le spectateur en haleine.
Les situations sont-elles absolument réelles ou légèrement noircies ? Il semblerait, comme le montre le numéro de la maison flottante au bord de la Tamise (saison 12, ép. 7) – remarquable emboîtement d’un cube bétonné flottant dans une cuve également bétonnée –, que, parfois, les choses ne puissent être terminées à temps pour la diffusion…
Chaque épisode de « Grand Designs » fait aussi le portrait d’une relation de couple, parfois mise à mal par les hauts et les bas particulièrement capricants que connaissent les chantiers domestiques – ceux qui sont passés par là le savent : dépassements de budget, retards, affaires au garde-meuble… Renaud Machart
Grand Designs, de Kevin McCloud. Saisons 11 et 12 (GB, 2011-2012,16 × 40 min). Sur Netflix.
Les vaches à traire de l’industrie laitière
Produits laitiers : où va l’argent du beurre ? - Cash investigation (Teaser)
Durée : 01:34
C’est l’histoire d’un paradoxe. Celui d’un secteur d’activité évalué à 27 milliards d’euros de chiffre d’affaires en France, qui pourtant ne rapporte rien à ceux qui en sont la source. En octobre 2016 déjà, France 2 avait consacré un numéro d’« Envoyé spécial » à l’industrie laitière, qui se concentrait principalement sur la mobilisation des éleveurs laitiers contre Lactalis. En cause, les cours intenables imposés par le numéro un mondial aux producteurs.
Où passe l’argent de la production ? C’est à cette question, cette fois, qu’a tenté de répondre Jean-Baptiste Renaud pour « Cash investigation ». Le journaliste a enquêté pendant un an sur le secteur laitier, notamment sur Lactalis – au cœur de l’actualité avec le scandale des laits infantiles contaminés par des salmonelles –, réputé faire partie des groupes qui paient le moins bien les agriculteurs. Loin des reportages cousus de fil blanc sur la énième manifestation d’agriculteurs mécontents, le magazine s’attache à comprendre pourquoi, dans un secteur où tout va bien pour les industriels, les agriculteurs survivent à peine. Si la réputation de Lactalis n’est plus à faire, la partie consacrée à Sodiaal, maison mère de Yoplait et Candia, elle, est plus surprenante. Mathieu Ait Lachkar
Produits laitiers : où va l’argent du beurre ?, de Jean-Baptiste Renaud (Fr., 2017, 140 min). Sur France.tv