Irak : un tribunal condamne à mort une Allemande pour appartenance au groupe Etat islamique
Irak : un tribunal condamne à mort une Allemande pour appartenance au groupe Etat islamique
Le Monde.fr avec AFP
C’est la première fois que la justice irakienne prononce la peine capitale à l’encontre d’une femme européenne.
La Cour pénale centrale de Bagdad a condamné à mort, dimanche 21 janvier, une ressortissante allemande d’origine marocaine pour avoir rejoint le groupe djihadiste Etat islamique (EI) en Syrie et en Irak. C’est la première fois que la justice irakienne prononce la peine capitale à l’encontre d’une femme européenne.
La cour, chargée notamment des affaires de terrorisme, a condamné cette femme, dont l’identité n’a pas été précisée, à l’exécution par pendaison pour « soutien logistique et aide à l’organisation terroriste pour commettre des crimes », a précisé dans un communiqué le juge Abdel Settar Bayraqdar, porte-parole de la cour. « L’accusée a reconnu lors des interrogatoires avoir quitté l’Allemagne pour la Syrie puis l’Irak pour rejoindre l’EI, avec ses deux filles qui ont épousé des membres de l’organisation terroriste », a-t-il ajouté.
En septembre, la même cour avait pour la première fois prononcé la peine capitale contre un djihadiste russe, arrêté à Mossoul, dans le nord du pays.
En juillet, la justice allemande avait annoncé qu’une adolescente allemande de 16 ans ayant rejoint l’EI avait été arrêtée également à Mossoul. L’hebdomadaire allemand Der Spiegel avait alors affirmé qu’elle avait rejoint en détention à Bagdad trois autres Allemandes interpellées en juillet, dont une originaire du Maroc et l’autre de Tchétchénie. Des diplomates allemands avaient pu leur rendre visite dans une prison dans la zone de l’aéroport de Bagdad, selon l’hebdomadaire.
Des centaines de djihadistes se seraient rendus
Les autorités irakiennes n’ont jamais indiqué officiellement le nombre de djihadistes faits prisonniers pendant la contre-offensive des forces progouvernementales qui ont réussi à chasser l’EI de tous les centres urbains d’Irak en 2017. Mais selon des commandants irakiens et des combattants kurdes irakiens, des centaines de djihadistes se seraient rendus. D’autres sont parvenus à se faufiler parmi les déplacés ou à rester sur place en retournant à la « vie civile ». Dans la seule province de Ninive, dont Mossoul est le chef-lieu, « plus de 4 000 djihadistes ont été arrêtés » depuis la reprise de la deuxième ville d’Irak en juillet, selon le chef de la police, le général Wathiq Al-Hamdani.
En décembre, l’Irak a célébré en grandes pompes « la fin de la guerre contre l’EI », mais des jihadistes continuent de perpétrer des attaques, jusque dans le centre de la capitale, et seraient même en position, dans certaines zones du désert proche de la Syrie, de reprendre des localités.