Une dizaine de pêcheurs bloquaient tôt jeudi 25 janvier matin l’accès routier au port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), pour protester contre leurs conditions de vie et la pêche électrique, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse.

« Aujourd’hui on est au bout du bout. Tout le monde a le sentiment d’être abandonné », a déclaré Stéphane Pinto, vice-président du comité régional des pêches. « Avant la pêche électrique, les marins vivaient très bien de ce métier. »

Depuis 5 h 30, avec une dizaine de ses confrères, il faisait brûler des cageots en polystyrène et des palettes à l’entrée de la gare de marée pour empêcher les camions de charger les poissons. Des bateaux partis jeudi matin, vers le port de Calais où ils devaient être rejoints par des navires de Dunkerque, avaient également pour objectif de bloquer le trafic transmanche.

« La pêche électrique nous a bien foutus en l’air »

Johnatan, un patron de pêche à Boulogne, estime ne « plus voir de soles » et ajoute, « On a l’impression que la pêche électrique nous a bien foutus en l’air ». Il proteste contre les conditions de vie « très dures pour les hommes », et des salaires « au ras des pâquerettes ».

Mi-janvier, le Parlement européen a pris position contre la pêche électrique dans l’Union européenne, une pratique jugée « destructrice » pour les fonds marins, par ses détracteurs. Elle était autorisée à titre expérimental depuis 2007 en mer du Nord.

La Commission a, elle, défendu jusqu’au bout sa proposition de supprimer la restriction imposée aux flottes des Etats membres. Au sud de la mer du Nord, 84 navires néerlandais pratiquent la pêche électrique, et la Belgique a demandé une dérogation pour trois navires, ce qui représente moins de 0,1 % de la flotte européenne.

Pourquoi la pêche électrique fait peur
Durée : 02:28