Londres accuse Moscou d’espionner ses infrastructures stratégiques
Londres accuse Moscou d’espionner ses infrastructures stratégiques
Le Monde.fr avec AFP
Dans le « Daily Telegraph », le ministre de la défense affirme que la Russie se comporte d’une manière que « tout autre pays verrait comme totalement inacceptable ».
Le ministre de la défense britannique Gavin Williamsonà sa sortie du 10 Downing, à Londres le 23 janvier. / TOBY MELVILLE / REUTERS
Le ministre de la défense britannique Gavin Williamson a accusé la Russie d’espionner les infrastructures stratégiques du royaume en vue d’y créer un « chaos total » et y causer « des milliers et des milliers de morts ». Au moment où s’ouvre une nouvelle période d’évaluation de la menace pesant sur son pays, le dirigeant utilise un ton alarmiste inhabituel pour un responsable de son rang.
Dans un entretien au Daily Telegraph publié dans la soirée du jeudi 25 janvier, M. Williamson affirme que Moscou a fait des recherches concernant les réseaux d’approvisionnement électriques qui relient le Royaume-Uni et l’Europe.
« Pourquoi continuent-ils à photographier et observer les centrales électriques ? Pourquoi observent-ils les interconnections qui apportent l’électricité dans notre pays ? Ils observent ces points parce qu’ils pensent que ce sont des manières d’attaquer la Grande-Bretagne. »
« Ce qu’ils cherchent c’est réfléchir à “comment nous pouvons causer beaucoup de mal au Royaume-Uni” », affirme le ministre. La Russie se comporte d’une manière que « tout autre pays verrait comme totalement inacceptable », insiste-t-il.
Actes « hostiles »
Interrogé par l’Agence France-Presse, un porte-parole du ministère de la défense a déclaré qu’il n’avait rien à ajouter aux commentaires du ministre. L’ambassade de Russie à Londres n’a pu être jointe dans l’immédiat.
Le Royaume-Uni a dénoncé à plusieurs reprises l’ingérence russe. La première ministre Theresa May avait évoqué en novembre les actes « hostiles » de Moscou. Ciaran Martin, chef du Centre national de cybersécurité (NCSC), avait le même mois affirmé que les activités du Kremlin étaient « clairement une source de préoccupation ». Celle-ci « s’est traduite par des attaques contre les médias britanniques, les télécommunications et le secteur de l’énergie », avait-il alors expliqué.