Le président Emmanuel Macron lors de sa conférence de presse avec le président argentin, le 25 janvier, à l’Elysée, le 26 janvier. / LUDOVIC MARIN / AFP

Le président français Emmanuel Macron souhaite que l’Union européenne (UE) accroisse ses sanctions contre le régime de Nicolas Maduro, dont il dénonce la « dérive ». Le locataire de l’Elysée souhaite que d’autres nations plus proches du Venezuela – sans les désigner nommément – se mobilisent à leur tour pour accroître la pression sur Caracas.

Dans le cadre européen, « nous avons pris des sanctions individuelles contre des dirigeants vénézuéliens qui ont un impact limité. Je souhaite que nous puissions aller plus loin compte tenu des décisions récentes » de l’exécutif, a déclaré M. Macron lors d’une conférence de presse à Paris avec son homologue argentin Mauricio Macri.

« Je souhaite aussi que d’autres pays qui partagent nos valeurs et notre attachement aux droits de l’Homme et qui sont évidemment beaucoup plus en lien économique avec le Venezuela puissent prendre aussi des mesures de sanctions efficaces. Parce que la pression sur le régime se fera le jour où celles et ceux qui peuvent exercer des pressions efficaces se mettront à agir comme nous », a-t-il ajouté.

« Ce n’est pas l’Union européenne au premier chef, même si je pense que l’UE doit en effet réaffirmer sa position ; celle de la France en tout cas est claire, c’est une position de condamnation et un souhait pour accroître les sanctions. »

Grave crise humanitaire

La justice vénézuélienne a exclu la coalition d’opposition de la présidentielle anticipée et le gouvernement de Nicolas Maduro a décidé jeudi d’expulser l’ambassadeur d’Espagne. Caracas reproche à Madrid d’avoir manœuvré au sein de l’UE pour qu’elle adopte des sanctions contre sept hauts fonctionnaires du pays, dont le numéro deux du régime « chaviste », Diosdado Cabello, le ministre de l’intérieur, Nestor Reverol, et la présidente du Conseil national électoral, Tibisay Lucena.

Les Etats-Unis ont aussi, de leur côté, adopté plusieurs trains de sanctions financières à l’encontre de Caracas, notamment depuis une vague de manifestations marquées par la violence en 2017.

Le président argentin a, quant à lui, lui déclaré « regretter la situation au Venezuela », appelant à des élections libres, mais n’évoquant pas de sanctions. « La dérive autoritaire se poursuit, ce n’est plus une démocratie depuis longtemps (…) Nous allons continuer à travailler ensemble pour aider le peuple vénézuélien », a-t-il dit, ajoutant que « la crise humanitaire est grave » en référence aux conséquences de la dégradation économique du pays. Et ce dernier d’affirmer qu’il ne voyait pas de « solution » à la crise.

La crise au Venezuela expliquée en quatre minutes
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