L’administration chinoise chargée du cyberespace a sanctionné le réseau social Weibo, l’accusant de propager des « contenus nocifs », apprend-on lundi 29 janvier. Un tour de vis qui illustre le contrôle accru opéré par les autorités sur Internet.

La populaire plate-forme de microblogs laisse ses utilisateurs « poster des contenus allant dans le sens de mauvaises opinions, obscènes, de mauvais goût ou (défendant) la discrimination ethnique », considère l’autorité de régulation dans un communiqué sur son compte de messagerie WeChat. Weibo « a contrevenu aux lois et règlements du pays, orienté l’opinion publique dans la mauvaise direction, et exercé une très mauvaise influence ».

En conséquence, les régulateurs ont donc demandé à Weibo de suspendre pour une semaine certaines fonctionnalités, notamment le mode de recherche des sujets les plus partagés, ou encore un service payant permettant de poser des questions à une célébrité.

Une loi sur la cybersécurité durcit les interdictions

L’Internet chinois est encadré de façon drastique par un système complexe de censure (« la Grande Muraille électronique ») qui bloque notamment les réseaux sociaux Facebook et Twitter, ainsi que YouTube et Google.

Les plates-formes chinoises comme Weibo ou WeChat font par ailleurs l’objet d’une censure étroite, tout en étant censées réguler elles-mêmes les contenus de leurs utilisateurs. Une loi sur la cybersécurité, appliquée depuis l’été dernier, a encore durci les interdictions bâillonnant l’Internet.

L’« administration du cyberespace », qui a enjoint aux groupes Internet de fournir au public des informations « au service du socialisme et guidant correctement l’opinion publique », a ciblé ces dernières semaines toutes sortes de contenus, s’attaquant à la musique rap, à des dessins animés trop crus ou aux ragots sur des célébrités.

Dans le viseur des censeurs, Weibo est habitué de longue date à bannir les mots-clés jugés sensibles et nettoie ses plates-formes des interventions contrevenant à la ligne du Parti communiste au pouvoir.

Les nouvelles sanctions « sont un prétexte pour mieux contrôler la liste des sujets les plus partagés. Désormais, ce que vous verrez en haut de votre fil sera ce que le gouvernement veut mettre en avant », se désolait dimanche un usager de Weibo… dans un microblog sur la plate-forme.