Jonathann Daval le 2 novembre 2017. / SEBASTIEN BOZON / AFP

La garde à vue, décidée lundi 29 janvier au matin, de Jonathann Daval, le mari d’Alexia Daval, retrouvée morte en octobre dans un bois de la Haute-Saône, a été prolongée jusqu’à mercredi 4 heures 30. Si Jonathann Daval continue de nier avoir tué son épouse, son avocat, Me Randall Schwerdorffer, a concédé, mardi 30 janvier, que son client n’était « pas soupçonné par hasard ». La procureure de Besançon, Edwige Roux-Morizot, a prévu de tenir une conférence de presse mardi après-midi.

« On nous a apporté des éléments qui (...), effectivement, posent des véritables questions et Jonathann n’est pas soupçonné par hasard, c’est une réalité », a déclaré Me Schwerdorffer à des journalistes, évoquant également « des éléments effectivement gênants concernant la version de M. Jonathann Daval ».

Les éléments en question portent sur le témoignage d’un voisin affirmant avoir entendu une voiture sortir du domicile du couple la nuit précédant la disparition de la jeune femme, ce qu’attesterait un dispositif de traçage placé sur le véhicule professionnel de Jonathann Daval. Me Schwerdorffer a également évoqué « des traces de pneus correspondant à celles de la voiture professionnelle de Jonathann Daval » qui auraient été relevées près du corps de la jeune femme.

« L’étau se resserre »

C’est Jonathann Daval qui avait alerté les gendarmes le 28 octobre de la disparition de sa femme, partie courir, selon lui, mais aucun témoin ne l’a vue ce jour-là. Lors de sa première audition, en tant que simple témoin, Jonathann Daval avait évoqué une dispute avec sa compagne la veille de sa disparition. L’altercation expliquait, selon lui, les marques de griffures, voire de morsures, visibles sur ses bras et ses mains.

L’informaticien de 34 ans « maintient rigoureusement sa version », selon laquelle il n’a rien à voir avec l’assassinat de son épouse, morte asphyxiée et dont le corps a été retrouvé en partie calciné. Mais « l’étau se resserre violemment », a déclaré le conseil du mari d’Alexia Daval à l’Agence France-Presse (AFP).

M. Daval a été placé en garde à vue lundi matin après avoir été interpellé par les gendarmes à son domicile de Gray-la-Ville. Une perquisition a été menée dans le pavillon du couple, mis sous scellés.

L’avocat des parents et de la sœur d’Alexia Daval, Me Jean-Marc Florand, a insisté sur le fait qu’il fallait « être très prudent dans ce dossier et attendre l’issue de la garde à vue ». « Il ne faut pas oublier que M. Daval, jusqu’à aujourd’hui, est victime, partie civile et bénéficie pour le moment de la présomption d’innocence », a déclaré Me Florand lundi. Selon lui, les parents d’Alexia Daval sont « confiants » dans la non-implication de leur gendre dans l’assassinat de leur fille : ils ne l’ont « jamais envisagée ».

« La seule personne qui est capable de dire s’il est coupable ou innocent, c’est lui-même, et la garde à vue n’est pas finie. Jonathann doit encore s’exprimer », a conclu Me Schwerdorffer.