La France libre : quand un cadre de LR anime une télé de « réinformation »
La France libre : quand un cadre de LR anime une télé de « réinformation »
Par Olivier Faye
Verlaine Djeni, membre de la commission des recours des Républicains, est également animateur sur une webtélé lancée par André Bercoff et Gilles-William Goldnadel.
Lors du conseil national des Républicains, le 27 janvier, à Paris. / GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Le 27 janvier, lors du conseil national du parti Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez avait innové en donnant la parole à des cadres et des élus de sa formation peu ou pas connus. Une responsable « jeunes » par-ci, un maire de la banlieue de Lyon par-là… Puis Jean Leonetti, président du conseil national, a introduit Verlaine Djeni, 52 ans, nommé le matin même membre de la commission des recours de LR. « Vous le connaissez déjà si vous tweetez, si vous allez sur Facebook, a lancé M. Leonetti. Il fait partie de nos militants les plus efficaces sur les réseaux sociaux et sur Internet pour défendre nos idées. »
Blogueur à ses heures perdues, ce cadre de LR vient d’ajouter une ligne à son CV puisqu’il est désormais animateur sur une webtélé de « réinformation », La France libre. Ce « média de résistance », tel que le décrit son slogan, a été lancé, mardi 6 février, par le journaliste pro-Trump André Bercoff et l’avocat Gilles-William Goldnadel, chroniqueur à Valeurs actuelles. Le site promet une « dose quotidienne de réinformation », un terme utilisé de longue date à l’extrême droite pour discréditer les médias traditionnels, dont le message serait nécessairement biaisé. « Plusieurs personnes me disent : “On a l’impression que la vraie information est cachée” », a d’ailleurs expliqué Verlaine Djeni lors de la prise d’antenne.
« Faire aimer la France »
Pour cette soirée de lancement, M. Djeni a animé un débat sur le thème « Le sens du patriotisme pour les Français issus de l’immigration ». Autour de la table se trouvaient cinq invités, dont le conseiller de Marine Le Pen, Jean Messiha, ainsi que Karim Ouchikh, président du SIEL, un petit parti identitaire qui a été allié au Front national. Deux personnalités dont Verlaine Djeni s’est gardé de décliner l’appartenance politique à l’antenne, mais qui « œuvrent », selon lui, « tous les jours pour le bien commun, pour le bien du pays », a-t-il assumé en conclusion du débat.
Quelques jours avant cette première émission, l’intéressé estimait auprès du Monde : « LR [souhaite] que nous parlions aux électeurs du FN, alors il ne faut pas fuir les débats avec eux. » Le quinquagénaire dit vouloir « faire aimer la France » et « défendre ce pays auquel on doit tout ». « Ce combat fait souvent qu’on me taxe de proche du FN mais peu me chaut, je milite chez LR depuis 1985 et je reste fidèle. » Interrogé au sujet de cette émission, Geoffroy Didier, secrétaire général délégué de LR, répond quant à lui : « Cette démarche n’a strictement aucun lien avec Les Républicains. »