Grève des étudiants et enseignants de Staps à Brest pour obtenir plus de postes
Grève des étudiants et enseignants de Staps à Brest pour obtenir plus de postes
Par Adrien de Tricornot
L’université de Bretagne Occidentale refuse d’écarter des candidats par tirage au sort dans cette filière très demandée.
L'université de Bretagne occidentale. Son département de Sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) réclame davantage de postes pour mieux encadrer les effectifs étudiants en hausse. / Umberto Rotundo (CC BY 2.0)
La tension monte dans le département des sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps) de l’université de Bretagne occidentale (UBO) : les cours sont à l’arrêt depuis lundi pour demander davantage de postes, et une assemblée générale a rejeté, jeudi 8 février dans l’après-midi, les propositions de la présidence.
A la dernière rentrée, malgré la hausse des demandes dans cette filière très prisée, l’UBO n’a pas voulu, contrairement à la plupart des autres établissements, procéder à un tirage au sort pour écarter des candidats : « Nous avons ouvert 130 places pour ne pas avoir à recourir à cette mesure que nous pensions injuste pour les lycéens », explique Cyril Bossard, maître de conférences dans l’UFR de Staps. L’effectif est ainsi passé de 350 à 480 étudiants en première année.
« Taux d’encadrement exceptionnellement faible »
Pour faire face à la tension de plusieurs de ses filières, l’université avait alors négocié avec le rectorat, obtenant une rallonge de 300 000 euros, mais pas de financements permettant de créer des postes en Staps. « D’autres universités ont, elles, obtenu des postes de titulaires en Staps, comme à Strasbourg, à Nantes ou au Mans. Or notre taux d’encadrement est exceptionnellement faible : un enseignant pour 44 étudiants, alors que les autres UFR Staps sont autour d’un pour 30 », dit M. Bossard. Pour revenir à un taux d’un enseignant pour 36 étudiants, ces derniers et le personnel demandent la création de neuf postes d’enseignants titulaires et de membres du personnel administratif.
Jeudi, la présidence a proposé de créer quatre postes d’enseignants titulaires et deux de personnel administratif. Ils ont semblé insuffisants à la très large majorité des participants de l’AG de jeudi — une centaine de membres du personnel et de délégués des étudiants. Espérant un effort supplémentaire, les étudiants ont décidé de ne pas reprendre les cours vendredi, et les enseignants maintiennent leur préavis de grève reconductible à partir du lundi 12 février, date à laquelle est prévue une nouvelle assemblée générale.
Les STAPS continuent de se mobiliser et de mettre en place des actions pour se faire entendre !!! #FREESTAPSUBO… https://t.co/hx70vuUYeo
— stapsiates (@STAPSIATES)
Depuis l’assemblée générale de lundi après-midi, qui a décidé la suspension des cours, différentes actions — manifestations à la sous-préfecture, opération « pièces jaunes » dans Brest… — ont été menées, comme l’ont relaté Ouest France ou Le Télégramme, pour qui « le mouvement prend forme ».
Toutes les idées sont bonnes pour financer nos profs et obtenir un diplôme ! 💪 https://t.co/GpuxV8LNyG
— stapsiates (@STAPSIATES)
Bon ben arrêt des cours et les partiels dans 2 semaines, le rectorat à intérêt à se bouger #FREESTAPSUBO
— EmmaLeviavant (@Emma🌸)
Alors que les Staps de Brest attendent un effort du ministère, d’autres mouvements de contestation se font entendre dans l’Ouest en prévision de la prochaine rentrée. L’université de Rennes-II (langues et sciences humaines) et une partie de l’université de Nantes ont ainsi été bloquées jeudi par un mouvement de protestation contre la réforme de l’accès à l’université. A Nantes, les bâtiments du campus du Tertre ont été fermés toute la journée à la suite d’un « rassemblement de manifestants étudiants et extérieurs à l’université en raison de la mobilisation contre le plan “Etudiant” », a expliqué la présidence de l’université sur les réseaux sociaux. A Rennes-II, environ 150 étudiants ont empilé des chaises et des tables devant les entrées des bâtiments, empêchant étudiants, enseignants et personnel administratif d’y accéder. Là aussi, il s’agissait de s’opposer au projet de loi réformant l’accès à l’université, en cours d’examen au Sénat.