Le chorégraphe américain Andrew Skeels (à gauche) lors des répétitions de « Finding Now ». / Dan Aucante

Il a un rire tonitruant. Une bonne humeur contagieuse et aussi rare qu’est unique son parcours. Andrew Skeels, chorégraphe américain basé au Canada, vient présenter sa nouvelle pièce, Finding Now, au festival Suresnes Cités Danse. Là même où, il y a trois ans, le public français l’avait découvert, grâce à Olivier Meyer, directeur du Théâtre Jean-Vilar de la ville des Hauts-de-Seine, qui l’y avait invité.

« Le hip-hop a eu une énorme influence sur mon travail. C’est un challenge permanent et une vraie passion, car j’aime travailler en communauté. » Andrew Skeels

Si le trentenaire Skeels fait aujourd’hui sensation, c’est autant grâce à sa virtuosité qu’à son parcours de touche-à-tout. Né à Boston, cet autodidacte plonge dans le hip-hop à l’âge de 10 ans, essaie le jazz et les claquettes, devient performeur en boîte de nuit et a la révélation de la danse classique à 17 ans. Un âge trop tardif pour se plier aux arabesques ? Pas du tout, du moins pour le jeune téméraire. Le voilà accroché à la barre et il décroche un contrat aux Grands Ballets canadiens. Il a 23 ans et endosse les solos.

« Ça n’a pas été facile de démarrer si tard, mais j’ai toujours été fasciné par la précision de la technique classique », explique-t-il. En quinze ans de carrière, Andrew Skeels a finalement tourné avec les meilleures troupes d’Amérique du Nord. Il arrête le classique en 2015 et revient au hip-hop, sa « première source d’inspiration » : « Cette danse a eu une énorme influence sur mon travail. C’est un challenge permanent et une vraie passion, car j’aime travailler en communauté. »

« Finding Now », une création pour cinq danseurs hip-hop du chorégraphe américain Andrew Skeels. / Dan Aucante

De ce multi-outillage – il a aussi interprété les grandes pièces des néoclassiques Mats Ek et Jiři Kylián ainsi que celles du contemporain survolté d’Ohad Naharin –, Andrew Skeels a su innerver ses créations. Dès 2005, parallèlement à sa carrière d’interprète, il chorégraphie de courtes pièces musclées dans lesquelles il rebat tous les styles traversés. En 2014, son spectacle Mosaic est applaudi.

Beauté du fugace

Deux ans plus tard, son Street Dance Club devient le succès de Suresnes Cités Danse. Inspirée directement des danses urbaines, la pièce insolite propulse sept danseurs sur les traces du mythique Cotton Club de Harlem, à New York.

Nouveauté 2017, Finding Now revendique la saveur du présent, la beauté du fugace. « Le Théâtre Jean-Vilar de Suresnes est devenu ma maison, confie Skeels. Travailler avec les danseurs est un moment de plénitude. Ils apportent chaque jour un enthousiasme qui permet à mon travail de se développer. » Et l’année 2018 s’annonce plus que bien : l’artiste va créer une pièce pour le ballet du Grand Théâtre de Genève et une autre pour les Grands Ballets canadiens. Une reconnaissance heureuse. A son image.

Finding Now, d’Andrew Skeels. Théâtre Jean-Vilar, Festival Suresnes Cités Danse, 16, place Stalingrad, Suresnes. Les 9, 10 et 11 février.