Au PS, la question du débat avant le congrès divise les candidats
Au PS, la question du débat avant le congrès divise les candidats
Par Abel Mestre
Deux des quatre prétendants au poste de premier secrétaire émettent des réserves alors que plusieurs chaînes de télévisions souhaitent les rassembler.
C’est encore un sujet sur lequel les socialistes ne tombent pas d’accord : faut-il, ou non, organiser un débat en vue de leur 78e congrès, qui doit désigner le prochain premier secrétaire ? Plusieurs chaînes de télévision, notamment BFM-TV, et des stations de radio souhaitent rassembler les quatre candidats à la tête du Parti socialiste (Luc Carvounas, Stéphane Le Foll, Emmanuel Maurel et Olivier Faure) avant le vote des militants sur les textes d’orientation, le 15 mars. Mais aucun accord n’est pour l’instant trouvé.
Une réunion entre Rachid Temal, coordinateur du PS, et les quatre prétendants doit se tenir lundi 12 février. Elle abordera, entre autres choses, cette question pour tenter de dégager une position commune. Stéphane Le Foll et Luc Carvounas sont partisans d’un débat. Pour l’ancien ministre de l’agriculture, cela peut être l’occasion de montrer « qu[’il] incarne le PS ». Et de faire de sa faiblesse − son côté clivant − une force face à Olivier Faure, au tempérament plus discret.
Pour Luc Carvounas, ce débat peut lui permettre de rattraper son retard sur ses concurrents. Plutôt à l’aise sur les plateaux, amateur de « punchlines », le député du Val-de-Marne assure être favorable « à plusieurs débats télé et radio, sur le service public et les chaînes privées ».
« Un risque de laver son linge sale en famille »
Olivier Faure et Emmanuel Maurel, eux, s’ils ne se disent pas opposés à un débat, émettent néanmoins plusieurs réserves. « On n’est jamais fermés au débat, mais il faut faire attention à la forme que cela va prendre, avertit l’entourage de M. Faure. Il y a un risque de laver son linge sale en famille. » Ils savent que leur candidat, présenté par beaucoup comme favori, a plus à perdre dans une joute face à ses concurrents.
Dans l’entourage d’Emmanuel Maurel, on ne dit pas autre chose : « Il ne faut pas que cela fasse la primaire du pauvre. On a une préférence pour un format radio plutôt que sur BFM-TV. On veut pouvoir parler du fond, des idées. » Le candidat de l’aile gauche préfère rester loin des caméras. Plutôt dans l’ombre jusqu’à présent, il évite d’être dans les polémiques et d’échanger des coups par médias interposés. Une posture utile pour convaincre les militants qu’il est le candidat des « idées », qu’il veut rassembler « la famille socialiste » et parler à « toute la gauche ».