JO d’hiver 2018 : Worley, Fourcade et ski de bosses au programme
JO d’hiver 2018 : Worley, Fourcade et ski de bosses au programme
Par Clément Martel
Nuit blanche à Pyeongchang, épisode 3. Du biathlon, le slalom géant et le retour de l’équipe de Corée unie sont au programme ce lundi.
Chaque jour, « Pyeongchang, comme ça se prononce », vous accompagne à la découverte du savoureux menu olympique. Et le traduit de l’heure de Corée à celle de Paris.
- Demandez le programme (à suivre en direct sur Le Monde. fr)
Privés de descente dimanche en raison des vents violents-et-glaciaux, on attaque enfin la partie alpine des Jeux olympiques ce lundi avec le slalom géant chez les femmes (2 H 15 première manche, 5 H 45 la seconde, toutes les heures sont celles de Paris). Ne ratez pas l’entrée en lice de Tessa Worley dans sa discipline fétiche (voir ci-dessous). Dans un style plus aérien, après le sacre de l’ado américain Redmond Gerard chez les hommes, penchez-vous sur la spectaculaire compétition du snowboard slopestyle au féminin (2 heures) avec la Française Lucile Lefèvre.
Parce qu’une journée sans biathlon aux JO ressemble à un biscuit sans saveur, femmes et hommes remettent le couvert lundi. Après sa contre-performance sur 10 km, Martin Fourcade rechausse les skis pour la poursuite sur 12,5 km (13 heures), et côté femmes, on verra si l’escouade bleue parvient à grimper sur le podium sur 10 km (11 H 10).
Après sa contre-performance en qualifications vendredi (21e), Benjamin Cavet aura à cœur de se refaire en ski de bosses (qualifications 2 à 11 H 30). Quoi qu’il arrive, gardez en tête que la finale de la discipline est à 13 heures, elle vaudra le détour. Et pour achever cette journée bien remplie, sans vous cherchez de crosses, « Pyeongchang comme ça se prononce » vous recommande de regarder le second match de l’équipe de Corée unifiée en hockey après leur défaite inaugurale. Ce sera contre la Suède (13 H 10).
- La future fête à la médaille
La « fête à la médaille », version CNOSF de la « fête à neuneu », consiste à célébrer la médaille tricolore du jour avec flonflons et Marseillaise. « Pyeongchang, comme ça se prononce » vous dévoile l’identité du héros de demain, au risque d’être chat noir.
« Une médaille aux Jeux, ce serait magique. Je sais que ça fait rêver tout le monde. Si je n’en ai pas, ça ne changera pas la face du monde, mais en avoir une, ça réaliserait un grand rêve. » Ce n’est pas « Pyeongchang, comme ça se prononce » qui le dit (quoi qu’on en partage l’esprit à défaut de pouvoir concourir, question de niveau sur les planches), c’est Tessa Worley. A 28 ans et pour ses seconds Jeux, la skieuse du Grand Bornand affiche ses ambitions.
Double championne du monde de slalom géant (2013 et 2017) et revenue d’une série de blessures lui ayant notamment fait rater Sotchi et fait accepter l’idée « de ne plus être la même », Worley aborde en favorite le slalom géant. La méticuleuse Franco-australienne a l’occasion ce lundi de mettre un terme à 16 ans sans médailles pour le ski alpin féminin hexagonal. Et à « PCÇSP » on croit en ses chances.
- L’histoire à suivre
C’est votre seule chance de la voir de l’hiver. Avec deux médailles de bronze mondiales (2015 et 2017), la piste de Clémence Grimal vers Pyeongchang paraissait semblable à une belle pente de poudreuse : directe et douce. Mais parfois, la vie ajoute des bosses. Pour la snowboardeuse française du Lioran (c’est dans le Cantal), elles ont pris la forme d’une insuffisance surrénale l’ayant éloignée du half-pipe (c’est sa discipline) tout l’hiver. Qualifiée néanmoins pour les Jeux en Corée, la Française aspire à oublier sa saison galère en misant tout sur deux « runs », les seuls qu’elle disputera cette année. Mais les plus beaux aussi, ceux qui pourraient lui apporter une médaille au sortir du half-pipe (qualification lundi à 5 h 30, finale mardi à 2 heures). Un pari fou qui serait à n’en pas douter une belle histoire pour la jeune femme, autorisée à remonter sur sa planche voilà à peine deux semaines. Qui n’a qu’un mot d’ordre : « s’amuser et représenter la France ».
- Chic Corée
« Les gars-là avec des bonnets, souvent, ce sont des militaires. » Précédemment dans « Pyeongchang, comme ça se prononce », nous vous avions signalé l’envoi de 900 militaires en renfort pour remplacer au pied levé des membres de la sécurité des Jeux atteints par l’épidémie de norovirus. Mais ce que l’on ignorait (et que les organisateurs se sont bien gardés de nous dire), c’est qu’en sus de ces soldats - en uniforme et reconnaissables de loin - le corps des 20 000 volontaires des Jeux olympiques est infiltré par des militaires arborant systématiquement un bonnet, nous a révélé Chung-Ho, souriant bénévole (tête nue) à l’entrée de la Ice Arena de Gangneung. Pour cet étudiant de 26 ans, pas de problèmes : il a fait son service militaire, et connaît le fonctionnement des soldats. Mais il souligne quelques difficultés à cohabiter des militaires avec certaines bénévoles.
Interrogé par nos soins, un de ces militaires - qui arbore bien un bonnet, quoique vu le froid polaire, toute personne dans le comté de Pyeongchang en porte un, question de survie - confirme que lui et ses camarades sont là essentiellement pour encadrer les bénévoles sur des questions techniques. Notamment, et c’est son cas, pour gérer la circulation compliquée aux abords des stades.
Ce bénévole a un bonnet. Tous les militaires infiltrés chez les bénévoles ont un bonnet. Par conséquent, ce bénévole est (peut-être) un militaire. / DAVID GANNON / AFP