En Tunisie, 50 adolescents candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés
En Tunisie, 50 adolescents candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés
Le Monde.fr avec AFP
Après une pause de deux ans, les départs sont repartis à la hausse. Depuis le début de l’année, les autorités tunisiennes ont interpellé 340 personnes.
Cinquante adolescents candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés, samedi soir, par la police tunisienne près du port de La Goulette à Tunis, a indiqué, dimanche 11 février, le ministère de l’intérieur.
Agés de 13 à 17 ans, ces jeunes originaires des régions de Bizerte, Jendouba (nord-ouest), Kairouan (centre-est) ou encore Tunis avaient prévu de se faufiler dans l’un des navires marchands amarrés au port afin de rejoindre l’Europe clandestinement, selon un communiqué du ministère.
Ils ont été interpellés alors qu’ils déambulaient aux alentours du port, et la police les remettra à leurs parents, a précisé le porte-parole du ministère, Khalifa Chibani.
Il n’est pas rare que des candidats à l’exil tentent d’embarquer secrètement dans des navires, mais cette tentative concernait des migrants particulièrement nombreux et jeunes.
« Prendre le large »
L’émigration clandestine depuis la Tunisie a crû lentement mais sûrement ces deux dernières années, avec un pic à l’automne 2017, mis en évidence par l’augmentation des arrestations.
Depuis le début de l’année, les autorités tunisiennes ont annoncé l’interpellation de plus de 340 candidats à l’émigration, selon un décompte de Matt Herbert, chercheur au sein de l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational, une ONG suisse analysant notamment les migrations clandestines.
Ces chiffres sont « beaucoup plus élevés que les années précédentes », souligne-t-il. Selon lui, 763 migrants se présentant comme Tunisiens ont été arrêtés en Italie depuis le 1er janvier, soit quasiment autant que pour toute l’année 2015.
« Après le pic de septembre-octobre », les départs ont baissé fin 2017, mais « depuis janvier cette pause a pris fin, et beaucoup de gens prennent le large » à défaut de perspectives d’emploi satisfaisantes, choisissant de partir « tant qu’ils ont encore des réserves financières » pour le faire, explique le chercheur.