Groupe Casino a annoncé lundi 19 février que sa filiale Monoprix est entrée en négociations exclusives en vue d’acquérir Sarenza le site français de vente en ligne de chaussures. L’opération, dont le montant n’a pas été révélé, doit permettre à l’enseigne de supermarchés situés en centre-ville de « compléter son offre » et de se renforcer dans la vente en ligne, a précisé le distributeur dans un communiqué.

« Après l’accord conclu avec Ocado en novembre dernier qui renforce notre positionnement leader sur les livraisons de produits alimentaires, Monoprix, avec Sarenza, se positionnera comme un acteur majeur de l’e-commerce non-alimentaire », précise Régis Schultz, président de Monoprix, dans ce communiqué.

Concurrence ravivée

Depuis plusieurs mois, Sarenza cherchait un nouveau partenaire financier. Détenu par Stéphane Treppoz, son président, et Hélène Boulet-Supau, directrice générale, aux côtés du fonds HLD, groupe d’investisseurs emmenés par Jean-Bernard Lafonta, et BPI France, le site a mené plusieurs levées de fonds depuis sa création en 2005. Il revendique « un chiffre d’affaires [avant retours des commandes] de 250 millions d’euros » sur son dernier exercice. Le site aux 40 000 modèles est connu pour proposer à ses clients un retour gratuit des chaussures qui ne leur conviennent pas dans un « délai de cent jours » et de se faire rembourser en cash sous 48 heures.

Sarenza rejoindrait le giron de Monoprix, enseigne de 800 magasins dont le chiffre d’affaires a atteint 5 milliards d’euros en 2017. Réputé pour son offre de mode, le distributeur réalise environ 10 % de son activité grâce à la vente en ligne.

Ce projet d’acquisition intervient quelques semaines après le rachat de l’enseigne André, filiale du groupe Vivarte, par le site d’e-commerce Spartoo. La concurrence sur le marché français de la vente en ligne de chaussures est aussi ravivée par l’offensive de l’allemand Zalando dans l’Hexagone. Après avoir conquis les pays germanophones, le site berlinois de vente en ligne de chaussures et de mode (4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017) a ouvert en mars un entrepôt de 23 000 m² à Sénart (Seine-et-Marne) pour raccourcir ces délais de livraison en France.