Anne Hidalgo a demandé de « trouver une sépulture parisienne » à l’écrivain Michel Déon
Anne Hidalgo a demandé de « trouver une sépulture parisienne » à l’écrivain Michel Déon
Le Monde.fr avec AFP
Une polémique est née en début de semaine après le refus par la mairie de Paris d’inhumer l’académicien français dans la capitale.
La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a informé, lundi 19 février, la famille de Michel Déon qu’elle avait demandé aux services municipaux de « trouver une sépulture parisienne » pour « ce grand écrivain ». Depuis une semaine, l’inhumation de l’écrivain fait grand bruit.
Lundi, un texte signé par une centaine d’écrivains et d’éditeurs, parmi lesquels Antoine Gallimard, Michel Houellebecq ou Amélie Nothomb demandait à la mairie de Paris de donner à l’auteur d’Un taxi mauve, membre de l’Académie française, cette sépulture parisienne.
« La décision de la mairie de Paris empêche depuis plus d’un an la famille de Michel Déon d’honorer la mémoire d’un homme qui fut aussi un bel écrivain. Elle a provoqué une réaction aussi puissante qu’inattendue parmi les lecteurs de Déon, et au-delà : il leur semblait que la ville où reposent Balzac, Musset, Breton, Wilde faisait à l’un de leurs pairs un bien mauvais accueil », contestaient les signataires de la pétition parue dans « Le Figaro », dimanche.
L’inhumation à Paris, comme le demandait la famille de l’écrivain mort en Irlande fin décembre 2016 à l’âge de 97 ans, a fait polémique ces derniers jours, la mairie invoquant les « règles fixées par le code général des collectivités territoriales » pour ne pas pouvoir l’accorder. Michel Déon, n’étant ni domicilié, ni électeur ni décédé dans la capitale, ne remplissait pas les conditions pour être inhumé à Paris.
Des « difficultés objectives »
« J’ai demandé aujourd’hui aux services de la Ville de trouver une sépulture parisienne pour Michel Déon », écrit la maire de la capitale dans un courrier, adressé lundi à Alice Déon, la fille de l’écrivain.
« Je partage donc l’idée selon laquelle Michel Déon devrait trouver à Paris la sépulture à laquelle son œuvre le destine », écrit la maire de la capitale.
Anne Hidalgo souligne toutefois « les difficultés objectives que nous vaut le décalage entre 5 000 demandes et 150 places disponibles chaque année » dans les cimetières de Paris.
Rappelant sa proposition, lancée vendredi sur Facebook, « d’ouvrir la voie à une procédure dérogatoire » sur les inhumations à Paris pour les grands artistes, Mme Hidalgo ajoute que « ce grand écrivain préfigurera ainsi le changement qu’il a inspiré, ajoutant à notre ville une de ces heureuses exceptions qui font sa grandeur et son charme ».
Elle annonçait qu’elle proposera « au prochain Conseil de Paris la création d’une commission intégrant des conseillers de Paris de toutes les formations politiques pour définir les conditions dans lesquelles, malgré le petit nombre de places disponibles, nous pourrions accueillir exceptionnellement à Paris la sépulture de personnalités qui n’y résidaient pas administrativement ».