Une vague de grand froid venue de Sibérie arrive, avant de nouvelles chutes de neige
Une vague de grand froid venue de Sibérie arrive, avant de nouvelles chutes de neige
Le Monde.fr avec AFP
Lundi, mardi et mercredi devraient être les journées les plus froides de l’hiver, avec des températures allant jusqu’à –10 °C.
Un glaçon accroché à une statue, à proximité de la basilique du Sacré-Coeur, à Paris, le 9 février. | PHILIPPE WOJAZER / REUTERS
Une vague de grand froid venue de Sibérie est attendue à partir de dimanche 25 février sur une grande partie de la France qui vivra certainement les journées les plus froides de l’hiver, avant de nouvelles chutes de neige en milieu de semaine.
Après un mois de janvier historiquement doux et un début février froid et neigeux, un froid modéré s’est installé depuis quelques jours sur le pays, avec des températures de 3 à 7 degrés en dessous des normales de saison.
Mais une vague encore plus froide est attendue à partir de dimanche. Connu sous le nom de phénomène « Moscou-Paris », des masses d’air froid intense vont se propager depuis la Sibérie vers toute l’Europe occidentale. Cet air sibérien doit arriver dimanche après-midi sur le quart nord-est de la France, avant de « s’engouffrer sur le pays lundi et mardi », a indiqué vendredi Emmanuel Demaël, prévisionniste chez Météo-France.
Lundi, mardi et mercredi devraient être ainsi les journées les plus froides de l’hiver, avec des minimales attendues de –5 °C à –10 °C (–2°C à –4°C sur les zones littorales), soit 7 à 11 degrés sous les normales. Sur la moitié nord, le froid pourrait durer au moins jusqu’à la fin de la semaine prochaine.
Le plan « grand froid » réactivé
La sensation de froid sera augmentée par le vent. Le corps fabrique à la surface de la peau une petite couche d’air plus chaud. Lorsqu’il y a du vent, cette couche isolante est continuellement balayée, et le corps, qui tente sans cesse de la recréer pour rétablir l’équilibre, se refroidit.
Cette température ressentie ou « indice de refroidissement éolien », qui peut différer d’une personne à l’autre, est calculée à l’aide d’une formule mathématique « empirique » combinant température réelle et vitesse du vent. La semaine prochaine, il faudra « enlever au moins 5 degrés aux températures affichées par les thermomètres » pour obtenir la température ressentie, a expliqué M. Demaël.
Avec un vent moyen attendu de 20 à 30km/h et des rafales entre 50 à 70 km/h, les températures ressenties pourront aller jusqu’à « –15°C à –17°C » en plaine, et au moins –25°C en montagne, a-t-il précisé.
Cette culture de la température ressentie est ancienne aux Etats-Unis ou au Canada, mais plus récente en France où elle a servi dans les années 2000 à l’élaboration des plans « grand froid » destinés à limiter les impacts sanitaires des vagues de froid, notamment sur les populations vulnérables. Le plan « grand froid » a d’ailleurs été réactivé mercredi dans 29 départements, permettant d’ouvrir plus de places d’hébergement pour les sans-abri.
Nouvelles chutes de neige
Les vagues de froid les plus importantes ont généralement lieu entre fin décembre et mi-février, selon Météo-France. Mais des épisodes « précoces » ou « tardifs » sont possibles. La France n’a pas connu d’épisode tardif aussi notable depuis fin février-début mars 2005, lorsque des records de froid pour un mois de mars avaient été battus dans plusieurs villes le 1er mars (–15 °C à Romorantin, –13 °C à Poitiers, –12 °C à Bergerac...). Météo-France ne prévoit de records la semaine prochaine.
D’autres épisodes remarquables avaient eu lieu début mars 1971 avec des chutes de neige dans le Sud-Est et fin février 1948 (–20 °C à Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, –19 °C à Lyon). En février 1956, le plus froid de l’histoire, et février 1986 (3e le plus froid), les températures étaient restées très basses jusqu’en fin de mois.
A partir de mercredi, « une offensive neigeuse » est attendue sur la partie sud de la France, y compris les zones littorales, du sud-ouest à la Côte d’Azur en passant par le Massif central et la vallée du Rhône, selon M. Demaël.
La neige va ensuite remonter jeudi plus au nord. « Ca demande encore à être affiné, mais on risque d’avoir un épisode neigeux conséquent sur une grande partie du pays jeudi et vendredi », a indiqué le prévisionniste.