Au Salon de l’agriculture, Wauquiez s’affiche en héraut d’une France « enracinée »
Au Salon de l’agriculture, Wauquiez s’affiche en héraut d’une France « enracinée »
Par Olivier Faye
Toute la journée de mardi, le président du parti Les Républicains s’est montré en homme proche des agriculteurs et du terroir.
Toucher des vaches, embrasser des enfants, engloutir vin et fromage, s’enquérir de la santé de la filière ovine, bovine, viticole ou laitière… Laurent Wauquiez a répondu avec entrain, mardi 27 février, au rituel cahier des charges du responsable politique en visite au Salon de l’agriculture. « Voyez comme il connaît tout ça, comme il approche les bêtes. L’année prochaine, ils vont lui demander d’être juge ! Il est chez lui ici », s’extasie Isabelle Valentin, députée de Haute-Loire, elle-même agricultrice, qui a succédé à M. Wauquiez dans sa circonscription.
Selfies avec les curieux, tutoiement avec les exposants… Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes l’assure : « L’agriculture, ce n’est pas seulement une conviction, c’est une passion. » Ce sujet permet au président du parti Les Républicains (LR) de s’afficher en représentant d’une France « enracinée » face au président de la République, Emmanuel Macron. Et de ne pas parler des tensions internes à son parti, où il est notamment la cible de critiques d’Alain Juppé, qui lui reproche ses propos tenus devant des étudiants concernant sa gestion municipale à Bordeaux.
« Une part de la culture française »
« Combien de fois, depuis qu’il est président de la République, il est venu sur une exploitation agricole ?, a demandé M. Wauquiez au sujet d’Emmanuel Macron. Moi, tous les mois, je vais échanger et discuter avec des agriculteurs. Il y a quelque chose qu’il n’a pas compris : l’agriculture en France n’est pas juste un secteur économique. C’est une part de la culture française, et c’est ça qu’il faut défendre. »
Le président de LR a réclamé au chef de l’Etat de contribuer à sanctuariser le budget de la politique agricole commune. « Nous sommes totalement opposés à la signature de l’accord avec le Mercosur », a par ailleurs assuré M. Wauquiez, en référence à ce traité de libre-échange que l’Union européenne négocie en ce moment avec certains pays d’Amérique du Sud, qui pourrait faciliter l’importation de viande en Europe.
« C’est quelqu’un qui est très proche des éleveurs », félicite Jean-Michel Esteve, qui élève des vaches dans le Cantal. L’homme a néanmoins voté aux deux tours de la présidentielle 2017 pour Emmanuel Macron. « Macron, j’ai envie de croire en lui. Mais s’il nous laisse crever, le monde paysan, qui est un monde de droite, ira vers Marine [Le Pen]. » Omettant d’inclure le nom de Laurent Wauquiez dans le paysage. Pour LR, le chemin de la reconquête s’annonce encore long.