ETA : premiers rapprochements de prisonniers basques
ETA : premiers rapprochements de prisonniers basques
Le Monde.fr avec AFP
Deux prisonniers ont été transférés dans les Landes, lundi. C’était une revendication majeure du mouvement depuis le renoncement d’ETA à la violence en 2011.
Manifestation réclamant le rapprochement des prisonniers basques, le 8 avril 2017, à Bayonne. / IROZ GAIZKA / AFP
Deux détenus membres de l’organisation séparatiste basque ETA ont été transférés, lundi 26 février, de Saint-Maur (Indre) et d’Osny (Val-d’Oise) vers le centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan dans le cadre d’un premier rapprochement des prisonniers basques, a fait savoir la direction de l’administration pénitentiaire.
Ces deux transfèrements marquent le début d’une série de rapprochements de prisonniers basques vers des établissements pénitentiaires du Sud-Ouest qui vont se succéder dans les prochains mois, a précisé l’administration pénitentiaire à l’AFP.
Les deux détenus sont Zigor Garro Perez, dit « Tonino », ex-chef de l’appareil logistique d’ETA condamné en 2011 à dix ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste, et Julen Mendizabal Elezcano, qui purge une peine de sept ans de prison et dont la libération est prévue en mai, selon une source proche du dossier.
« Fin du régime d’exception »
Le rapprochement des détenus d’ETA était au centre des revendications de milliers de personnes qui avaient manifesté, le 9 décembre, à Paris à l’appel d’organisations et d’élus du Pays basque.
Les militants voulaient que le gouvernement français tienne compte de l’évolution de la situation au Pays basque depuis le renoncement d’ETA à la violence en 2011, puis de son « désarmement ». Ils demandaient « la fin du régime d’exception pour les prisonniers basques », des possibilités d’aménagement de peine et la liberté pour ceux qui sont malades ou en fin de peine.
Cinquante-neuf membres d’ETA seraient aujourd’hui détenus dans les prisons françaises. Une quarantaine d’entre eux aurait déposé une demande de rapprochement, selon une source pénitentiaire.
Interrogée en janvier, la ministre de la justice, Nicole Belloubet, avait confirmé « prendre en compte » cette situation. « Nous la traitons de manière extrêmement fine. Il nous a été fait le reproche d’être inactifs sur ce sujet. Mais c’est mon ministère qui a levé le statut de détenu particulièrement signalé », un statut très rigoureux pour un certain nombre de prisonniers, ce qui permet aujourd’hui leur rapprochement, avait-elle fait valoir sur France Inter.
« Donc, maintenant, nous travaillons au cas par cas sur des demandes de rapprochement qui ont été effectuées », avait ajouté la garde des sceaux précisant que « pour la première fois », il existait « un cadre clair » sur lequel elle « pouvait agir » et qu’elle travaillait « de la même manière et selon des règles de droit commun » sur le cas des détenus corses.