Manifestation de milliers de Catalans venus protester contre la détention pour sédition des « deux Jordis » (Cuixart et Sanchez) par la justice espagnole, le 21 octobre 2017. / GEORGES BARTOLI / DIVERGENCE POUR LE MONDE

Un juge du Tribunal suprême espagnol a refusé, vendredi 9 mars, d’accorder la permission de sortie de prison demandée par l’indépendantiste Jordi Sanchez, candidat indépendantiste à la présidence catalane, pour assister à sa propre investiture, programmée lundi 12 mars.

La session d’investiture, qui ne pourra avoir lieu qu’en la présence du candidat, ne sera donc probablement pas maintenue le 12 mars. Le président du Parlement catalan, Roger Torrent, ne s’est cependant pas encore prononcé à ce sujet.

Sanchez, 53 ans et militant séparatiste de longue date, est poursuivi pour sédition. Il est incarcéré depuis le 16 octobre, ce qui ne l’a pas empêché d’être élu député catalan le 21 décembre.

Selon l’AFP, le juge d’instruction Pablo Llarena a refusé la remise en liberté de Jordi Sanchez, en invoquant un « risque concret de réitération du délit ». Il lui a également refusé une permission de sortie exceptionnelle.

Sanchez, remplaçant désigné de Puigdemont

Jeudi 1er mars, le favori des indépendantistes, Carles Puigdemont, avait annoncé qu’il renonçait « provisoirement » à briguer la présidence de la Généralité, l’exécutif catalan. Cet ancien président de la Catalogne, poursuivi pour rébellion et sédition, avait été destitué par Madrid le 26 octobre après la mise sous tutelle de la région rebelle.

Jeudi 1er mars, M. Puigdemont annonçait également que sa formation, Junts per Catalunya (« ensemble pour la Catalogne »), présenterait à sa place Jordi Sanchez, président de la puissante association indépendantiste Assemblée nationale catalane (ANC) et numéro deux de sa liste.

Une incarcération critiquée sur la scène internationale

Amnesty International considère que l’incarcération de Jordi Sanchez – comme celle de Jordi Cuixart, dirigeant d’une autre association indépendantiste – est « excessive ».

Le haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al-Hussein, a, quant à lui, rappelé mercredi 7 mars « aux autorités espagnoles que la détention provisoire devrait être considérée comme une mesure de dernier recours ».