Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni à leur arrivée à Matignon, le 12 mars. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Le gouvernement va-t-il accéder au moins à une des revendications des dirigeants nationalistes corses ? Selon Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni, président de l’exécutif et de l’Assemblée de l’île qui ont été reçus à Matignon, lundi 12 mars, Edouard Philippe leur a confirmé que la Corse serait mentionnée dans « un article spécifique » de la Constitution. Conformément à l’engagement pris par Emmanuel Macron lors de sa visite à Bastia au début de février.

Selon M. Talamoni, « cet article spécifique ne sera pas l’article 72 (sur les collectivités locales métropolitaines) avec un alinéa concernant la Corse, mais un véritable article distinct », ce qui semble éloigner la perspective évoquée d’un article 72-5. Interrogé par l’Agence France-Presse, Matignon n’a pas fait de commentaire sur cette question de la numérotation.

Interrogé sur les raisons de cette prudence, M. Simeoni a rapporté que le premier ministre avait souligné que « la révision constitutionnelle était un processus d’ensemble, complexe, que la question corse divisait souvent, qu’ils avaient une majorité à trouver à travers le vote du Congrès ».

M. Philippe évasif quant aux autres revendications

Au Sénat, la droite, dont le gouvernement a besoin pour pouvoir modifier la Constitution, souhaite que la mention à la Corse soit inscrite dans l’article 72. Ainsi pour M. Simeoni, s’il ne « sous-estime pas la difficulté de l’exercice pour le gouvernement », il estime qu’« une volonté politique clairement affirmée (…) va créer une dynamique politique qui va convaincre un grand nombre de députés et de sénateurs ».

En revanche, concernant les autres revendications des dirigeants nationalistes (co-officialité de la langue, statut de résident, autonomie fiscale…), M. Phillipe s’est montré plus flou. « Le gouvernement, pour l’instant, s’est contenté de prendre acte de nos propositions et n’a pas fait connaître la sienne », a fait savoir Gilles Simeoni, parlant de « statu quo » sur le dossier.