La direction d’Air France se dit « prête à négocier un mécanisme » pour rattraper une baisse de pouvoir d’achat des personnels, dont le salaire aurait évolué « moins vite que l’inflation », a-t-elle annoncé, mardi 13 mars, lors d’une réunion avec les organisations syndicales. Elle a également demandé la levée du préavis de grève déposé pour le 23 mars.

« Dans un souci d’ouverture et de dialogue, et dans le contexte d’ouverture des Assises du transport aérien [le 20 mars] pour lesquelles l’entreprise et ses salariés doivent afficher une position unie pour faire valoir leurs arguments dans les débats, la direction s’est déclarée prête à négocier un mécanisme d’ajustement salarial pour rattraper la baisse de pouvoir d’achat des personnels, dont le salaire individuel de 2017 comparé à celui de 2011 aurait augmenté moins vite que l’inflation sur la même période », précise-t-elle, dans un communiqué.

Les syndicats demandent une augmentation des salaires de tous les employés, estimant qu’une revalorisation des grilles salariales de 6 % leur permettra de rattraper la perte de pouvoir d’achat subie depuis la dernière augmentation générale en 2011. « Si Air France ne peut augmenter ses salariés après avoir réalisé 1,5 milliard d’euros de bénéfices en 2017, c’est incompréhensible », s’était exclamé Philippe Evain, président du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), au début du mois de mars.

La direction s’était opposée à cette revendication, proposant alors une revalorisation de 1 %. L’entreprise a rappelé que « la situation économique et financière de la compagnie, dans un environnement concurrentiel particulièrement agressif, rendait cette augmentation générale impossible sans compromettre sa stratégie de croissance, d’investissement et de reprise des embauches ».

La menace d’une grève le 23 mars

La mesure n’est pas accepté par les syndicats qui accusent la direction de vouloir les diviser. Pour Jérôme Beaurain, de Sud aérien, la direction « a proposé d’individualiser un problème collectif ». « Au vu de cette proposition, nous avons tous quitté cette réunion au bout d’une heure », a-t-il ajouté.

« Jeudi, l’intersyndicale se réunit et va sûrement durcir le mouvement en appelant non plus à une journée [de grève] mais à deux. (…) Ils ont voulu à travers cette proposition, qui touchera une infime partie des salariés, péter l’intersyndicale, mais elle reste plus que soudée », a déclaré à l’AFP une source au sein de l’intersyndicale.

Les syndicats avaient décidé, le 5 mars, d’organiser une nouvelle grève à cette date pour défendre leurs revendications. Si elle est maintenue, cette grève fera suite à celle organisée la veille par les cheminots. Le 22 février, une journée de mobilisation avait déjà été organisée par les syndicats d’Air France et avait été très suivie. La compagnie avait dû annuler la moitié de ses vols long-courriers.